La disparition soudaine d’une vidéo mettant en avant l’alliance entre Sam Altman, PDG d’OpenAI, et le célèbre designer Jony Ive pose inévitablement question : y a-t-il de l’eau dans le gaz sur le mégadeal qui ferait entrer l’ex-tête d’Apple dans le giron de l’intelligence artificielle ? S’agit-il d’un simple contretemps juridique ou d’un trouble plus profond ?
Alors que certains observateurs du secteur auraient pu craindre une remise en cause de la gigantesque acquisition à 6,5 milliards de dollars de leur startup io, il semblerait qu’il faille chercher ailleurs la source du problème. Qu’est-ce qui a véritablement conduit OpenAI à retirer cette vidéo promotionnelle aussi bien de son site que de YouTube ? Est-ce la conséquence d’un désaccord interne, ou plutôt la pression d’un acteur extérieur ?
En creusant la piste judiciaire, on découvre qu’un juge a récemment ordonné à OpenAI de mettre en pause toute communication utilisant le nom “io”. En cause : une plainte pour violation de marque déposée par une autre startup, iyO, issue de la fameuse “moonshot factory” d’Alphabet (la maison-mère de Google). Cette entreprise développe déjà ses propres écouteurs boostés à l’intelligence artificielle générative. OpenAI, de son côté, plaide qu’il s’agit d’un malentendu et maintient que l’opération de rachat avec io se poursuit sans accroc.
Une affaire de marque, plus qu’un divorce entre géants, secoue temporairement la communication d’OpenAI, mais pas sa stratégie d’acquisition.
La bataille autour du nom “io” pourrait-elle semer le doute dans l’esprit des consommateurs, voire faire vaciller la stratégie de design d’OpenAI ? Le juge a en tout cas reconnu que la campagne de promotion vidéo pourrait déjà instaurer une certaine confusion. La société d’Altman a d’ailleurs amendé sa page d’annonce, y notant que “le site est temporairement hors ligne en raison d’une ordonnance du tribunal suite à une plainte d’iyO concernant notre usage du nom ‘io’. Nous contestons cette plainte et examinons nos options.” Pourquoi alors ne pas simplement changer de nom, si l’accord doit tant compter dans le futur d’OpenAI ?
La communication d’OpenAI se veut rassurante : la transaction reste sur les rails, aucun des projets n’est remis en cause et la collaboration avec Jony Ive, réputée stratégique pour l’avenir matériel d’OpenAI, reste d’actualité. Malgré tout, l’épisode rappelle à quel point la propriété intellectuelle est désormais une arme dans la course à l’IA — jusqu’à menacer la visibilité d’acteurs majeurs. Pendant ce temps, la fameuse vidéo est toujours consultable… sur X (ex-Twitter), mais n’est plus portée en étendard sur les canaux officiels du groupe.
Le secteur de la technologie, habitué aux guerres de brevets, devrait-il désormais s’attendre à des luttes tout aussi féroces autour des noms et marques, surtout à l’heure où l’intelligence artificielle s’invite partout ? Et si un simple mot pouvait faire trébucher même les géants ?
Source : Techcrunch