« Quand la vie vous donne des satellites, ne les laissez pas tomber – faites-les rebondir ! » Voilà le genre d’état d’esprit qui anime la nouvelle start-up venue dynamiser l’espace : Lux Aeterna. Marre de voir nos précieuses machines finir en barbecue orbital ou gelées pour l’éternité dans un cimetière de satellites ? Un entrepreneur du Colorado a décidé de changer la trajectoire de ces fins tragiques avec un concept qui promet de faire atterrir nos satellites sur leurs pattes… ou presque.
Lux Aeterna (qui sonne presque comme une marque de parfum extraterrestre, avouons-le) compte lancer, tenez-vous bien, un satellite réutilisable baptisé Delphi. Comme la prêtresse du même nom, l’idée est de prédire un futur moins incinéré pour nos objets spatiaux. Objectif : envoyer et surtout, ramener sur Terre des satellites, dès… 2027 ! Si ça marche, ça pourrait révolutionner l’envoi de matériel en orbite – plus besoin de tout jeter après usage, fini le GaspilloSpace !
La promesse ne laisse personne indifférent. Le département de la Défense américain, toujours à l’affût du prochain gadget pour dominer la galaxie (ou au moins surveiller les voisins), lorgne déjà sur le projet. Côté investisseurs, les dollars pleuvent : 4 millions de billets pour propulser l’aventure, menés par Space Capital. En prime, le passé du fondateur Brian Taylor chez SpaceX et Amazon donne de la crédibilité à cette équipe qui fait déjà frétiller la Silicon Valley… et la NASA, qui ne dirait pas non à un satellite qui ne s’autodétruit pas comme une mission impossible.
Lux Aeterna veut offrir une seconde vie (ou dix) aux satellites, là où d’autres se contentent de leur réserver une mort flamboyante.
L’idée – qui a probablement germé lors d’un apéro entre anciens de SpaceX – est d’utiliser la nouvelle génération de méga-fusées type Starship (la taille, ça compte !) pour envoyer du matos plus solide, capable de survivre à l’enfer de la rentrée atmosphérique. Pas bête, Delphi s’inspire des bons vieux boucliers thermiques de la NASA – eh oui, pourquoi réinventer la roue carbonisée ? Quelques secrets sont jalousement gardés sur les plans techniques (on ne va quand même pas distribuer la recette dans l’espace public), mais il paraît que la partie électronique se replie au retour comme une tente de randonnée… version orbitale.
La feuille de route est simple comme bonjour (ou presque) : un vol-test en 2027 sur Falcon 9, retour en douceur, puis on recommence histoire de montrer que Delphi n’est pas qu’un coup d’éclat. Ensuite, ils voient plus grand, façon bus spatial pour transporter tout ce qui a besoin d’un lift express entre la Terre et l’orbite. Seule ombre au tableau : le fondateur juge que l’industrie spatiale en est encore à l’âge du modélisme, pas au stade microprocesseur ni automobile. Mais c’est justement là que Lux Aeterna veut tirer son épingle du jeu – pardon, de la fusée.
Ce qui rend tout ça encore plus croustillant, c’est l’ouverture vers un avenir qu’on ne peut même pas imaginer. Une économie spatiale où l’on bricole, répare, upgrade les satellites à la pelle, comme on le fait déjà avec nos voitures ou nos ordinateurs. Le plus excitant, selon Taylor ? “On ne sait pas ce qu’on ne sait pas.” Bref, le ciel n’est plus la limite… c’est juste une aire d’atterrissage pour la prochaine génération.
Alors, la prochaine fois que vous penserez à un satellite « mort », rappelez-vous : avec Lux Aeterna, même les étoiles pourraient avoir droit à une retraite… orbitale !
Source : Techcrunch