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Credits image : Annie Spratt / Unsplash

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Pain de législation : quand l’IA fait son beurre sur la tartine des États

« Le problème avec l’intelligence artificielle, c’est qu’elle est parfois plus intelligente que la législation, et souvent plus rapide que le Sénat. » – Proverbe à inventer pour les années 2020.

Aux États-Unis, une scène digne d’une série Netflix se prépare : une proposition fédérale pourrait empêcher les États de réguler l’IA pendant dix longues années. Ted Cruz, le cow-boy du Texas version IA, tente de glisser cette « pause IA » dans un gargantuesque projet de loi républicain, le « Big Beautiful Bill », à temps pour le feu d’artifice du 4 juillet. Les supporters ? Parmi eux, Sam Altman (OpenAI), Palmer Luckey (Anduril) et Marc Andreessen, tous persuadés que jongler avec 50 lois différentes serait aussi pratique que d’expliquer à ChatGPT la nuance entre un croissant français artisanal et une pâte industrielle…

Mais avant d’imaginer une Silicon Valley transformée en Westworld sans shérif, la résistance s’organise ! La majorité des démocrates, une poignée de républicains, le patron de l’Anthropic Dario Amodei et une ribambelle de collectifs pro-consommateurs tirent la sonnette d’alarme : sans lois locales, les géants de l’IA pourraient jouer sans arbitre, et les protections contre les deepfakes, les fraudes et les biais pourraient passer à la trappe.

Sous prétexte de simplification, on risque surtout de tirer un trait sur la protection des citoyens face à la révolution algorithmique.

Le « Big Beautiful Bill » est loin de plaire à tout le monde, notamment à 17 gouverneurs républicains qui supplient le Sénat de retirer cette « moratoire IA » de la version finale. L’enjeu n’est pas futile : ce texte causerait l’annulation de lois pionnières comme celle de la Californie obligeant à la transparence sur les données d’entraînement, ou celle du Tennessee visant à protéger Elvis (et consorts) des imitations par IA. Même New York, qui rêve de rendre obligatoire des audits de sécurité pour les laboratoires d’IA, pourrait être mis sur pause, à la grande frustration des défenseurs d’une IA plus responsable.

Comment Ted Cruz a-t-il réussi à glisser cette mesure dans le paquet législatif ? Avec l’agilité d’un hacker. Au départ, il a conditionné le financement du très convoité programme d’accès au haut débit (BEAD) à la soumission totale des États. Après quelques critiques, il a bricolé un amendement disant, en gros, « on vous coupe seulement les nouveaux fonds si vous désobéissez » — mais en y regardant de plus près, les anciens financements pourraient aussi disparaître comme des cookies non validés.

Alors que la marmite législative bout, une question subsiste : le « patchwork » réglementaire est-il si chaotique que le prétend OpenAI ? TechCrunch n’a trouvé aucune preuve que les lois actuelles bloquent l’innovation. En fait, elles visent surtout à éviter discriminations, abus, ou manipulations électorales. Pour Emily Peterson-Cassin de Demand Progress : « Les plus grandes entreprises du monde s’adaptent déjà à des règles différentes selon les États. Oui, c’est possible. »

Chez les anti-moratoires, même certains républicains s’insurgent contre ce coup de force fédéral qui piétine les droits sacrés des États. Josh Hawley (Missouri), Marsha Blackburn (Tennessee) et même Marjorie Taylor Greene brandissent le spectre d’un Big Brother technologique incontrôlé – ils menacent de saboter le budget si la pause IA reste.

Ironie du sort : alors que les ténors de la tech jurent que trop de lois étoufferaient leur génie, un récent sondage Pew Research montre que 60 % des Américains aimeraient… davantage de régulation sur l’IA. En bref, la pause nationale n’a rien d’un long fleuve tranquille, mais ressemble plutôt à une course entre législateurs et algorithmes. Gare à celui qui appuiera sur le mauvais bouton : il risque de confondre « pause » et « panne »… Alors, IA ou « IA pas », that is the question !

Source : Techcrunch

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