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Credits image : arnaud girault / Unsplash

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La supernova à double détonation va-t-elle réécrire l’histoire de la mort des étoiles et de la mesure de l’univers ?

Comment démontre-t-on qu’une étoile peut littéralement exploser deux fois avant de s’effondrer définitivement ? Cette énigme, digne des plus grands mystères de l’astrophysique, vient-elle d’être résolue grâce à de nouvelles preuves spectaculaires ?

Grâce au Very Large Telescope de l’Observatoire Européen Austral au Chili, des astronomes ont photographié pour la première fois la mort rare et dramatique d’une étoile sous la forme d’une « supernova à double détonation ». Mais pourquoi cette explosion double agite-t-elle autant la communauté scientifique ? Les scientifiques soupçonnaient depuis longtemps que certains vestiges de supernovas montraient des signes d’explosion par étapes successives, mais les preuves concrètes manquaient. Aujourd’hui, dans le vestige SNR 0509-67.5, deux coquilles de calcium imbriquées ont été détectées, comme un indice qui semblait n’exister, jusqu’alors, que sur des tableaux blancs et dans des simulations informatiques.

La trouvaille, publiée dans la prestigieuse revue Nature Astronomy, bouleverse un pilier de la cosmologie contemporaine : la compréhension des supernovas de type Ia, essentielles pour mesurer les distances dans l’univers, et donc pour calculer son taux d’expansion. Comment une simple étoile naine blanche, à bout de souffle, peut-elle générer l’un des phénomènes les plus lumineux et destructeurs du cosmos ? Selon la théorie confirmée ici, il se produirait d’abord une détonation de la fine couche d’hélium entourant la naine blanche, suivie d’une explosion encore plus massive du cœur stellaire.

La preuve de la double explosion clarifie l’un des plus grands mystères de la mort des étoiles et remet en question nos outils pour mesurer l’univers.

Cette avancée peut-elle transformer notre façon de lire le ciel ? Comprendre ces explosions n’est pas anodin : elles forgent la majeure partie du fer qui compose notre sang, nos immeubles et notre planète. Jusqu’à présent, il était admis que la naine blanche devait atteindre une masse critique fatidique – un seuil explosif – avant de se transformer en supernova. Mais si la double détonation se confirme comme un mécanisme alternatif, cela change-t-il tout ce que l’on croyait savoir ?

Les chercheurs ont braqué le spectroscope du télescope chilien sur les restes incandescents de la constellation du Grand Nuage de Magellan. Ce n’est pas une simple explosion qui s’offrait à eux, mais la preuve: du calcium et du souffre, agencés en couches, signatures chimiques d’une explosion fragmentée et graduelle. “Révéler le fonctionnement interne d’un phénomène cosmique aussi spectaculaire est incroyablement gratifiant”, s’exclame Priyam Das, principal auteur de l’étude. Peut-on espérer observer d’autres vestiges aussi éloquents dans notre galaxie ?

La lumière émise par ces supernovas sert de mètre-étalon à toute la cosmologie moderne. Et si notre règle céleste avait, jusque-là, des origines plus diverses qu’on le pensait ? Le fait que la double détonation permette à des étoiles plus petites, pourvues d’une simple carapace d’hélium, de s’autodétruire sans franchir le « poids critique », risque de bouleverser les modèles de fin de vie stellaire. Ne faut-il pas revoir nos calculs de distances interstellaires et, partant, la cartographie de l’univers ?

Cet épisode montre à quel point la science avance aussi par remises en question et découvertes inattendues, capables de redistribuer toutes les cartes. Quelle autre surprise le ciel nous réserve-t-il quant à la manière dont meurent les étoiles et naissent les éléments qui nous composent ?

Source : Mashable

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