« Si vous construisez une usine à chips et que personne ne vient, est-ce que le silence fait bip ? » Voilà l’énigme existentielle qui hante actuellement Samsung, géant de la techno, dans la petite ville de Taylor au Texas… où son méga-usine à semi-conducteurs affiche encore plus de retard que mon réveil un lundi matin.
Selon Nikkei Asia, Samsung a mis un gros coup de frein sur son projet texan. Pourtant, l’usine était censée tourner à fond les ballons dès 2024 ! Au lieu de ça, la firme a mis la clé sous le paillasson (mais sans vraiment fermer la porte) et repousse désormais sa grande ouverture à un vague 2026, voire 2027 selon les rumeurs. Problème de peinture ou manque de prises électriques ? Non, simple manque de… clients ! Voilà qui casse un peu l’ambiance du business plan de 44 milliards de dollars annoncé en grande pompe.
L’administration Biden avait sorti le carnet de chèques avec une promesse de 6,4 milliards de dollars, espérant activer le mode « Made in USA » et RAMener (vous l’avez ?) la production de puces sur le sol américain. Mais au royaume de la micro-économie, pas facile de briller face à des concurrents comme TSMC qui attirent les commandes comme des moustiques autour d’un lampadaire en été. Même en upgradant son usine pour fabriquer des puces de 2 nanomètres—le nec plus ultra du moment—Samsung se retrouve à organiser une méga-fête sans RSVP.
Parfois, même avec une usine presque terminée, ce sont les clients qui manquent à l’appel.
En attendant, la liste des victimes s’allonge : des salariés texans mis sur la touche lors des licenciements globaux de l’an dernier, aux petits fournisseurs qui se grattent la tête pour trouver d’autres clients. Ajouter à cela des sous-traitants qui quittent le navire (quand ils ne sombrent pas carrément) et une équipe sur site qui a fondu comme neige au soleil. Résultat : alors qu’on devait assister à la naissance d’un baby-chip texan, on assiste à un accouchement interminable… sans péridurale !
Les analystes doutent de plus en plus qu’on voie la couleur d’une wafer texane avant 2027. Et même Samsung doit jongler entre l’optimisme officiel et la chanson de l’attente. D’ailleurs, côté calendrier, ça commence à ressembler à la sortie d’un album de Daft Punk : on nous fait patienter, et personne ne sait trop si ça sortira un jour…
La morale de l’histoire ? Même les géants peuvent trébucher sur le tapis roulant de la mondialisation. Investir des milliards dans une usine flambant neuve, c’est bien. Mais avoir des clients prêts à y graver leurs commandes, c’est mieux ! Peut-être que la prochaine fois, il faudrait ouvrir un bar à chips avant de lancer la méga-fab… au moins, on serait sûr d’avoir quelques clients affamés !
En attendant, la construction du rêve texan de Samsung reste en pause, et tout le monde espère qu’il n’achèvera pas son parcours en simple « site touristique du gâchis technologique ». Bref, le marché des puces, parfois, c’est la fête du slip : plein d’annonces, mais personne en piste !
Source : Engadget