« La fusion nucléaire, c’est un peu comme mon café du matin : tout le monde promet qu’on va l’avoir, mais ça met toujours plus de temps que prévu à infuser. » Passons du marc de café aux étoiles : Chris Sacca, le célèbre cow-boy du capital-risque, vient de remettre une pièce dans la machine à rêves nucléaires. Sa société Lowercarbon Capital prépare un nouveau fonds massif pour soutenir les startups qui veulent, littéralement, mettre le feu… mais de façon propre, hein.
Déjà, en 2022, Lowercarbon avait sorti 250 millions de dollars du chapeau pour parier sur la fusion nucléaire — cette fameuse réaction qui alimente notre soleil, et qui affole les pitch decks des startuppers en quête de green dollars. Commonwealth Fusion Systems (CFS) et Pacific Fusion font partie des heureux élus qui se voient propulsés dans la stratosphère financière. Chris Sacca n’est pas tout seul sur la ligne de départ : Vinod Khosla (autre légende des VC) continue d’y croire aussi fort qu’à la téléportation pendant un retard de train.
Sceptiques s’abstenir : malgré de multiples fausses joies depuis 70 ans (« la fusion commerciale ? Dans 30 ans, promis-juré ! »), la course à l’ultime avancée scientifique continue de faire rêver et d’attirer, comme la lumière du plasma, publications enthousiastes et millions en pagaille. Les signaux sont pourtant encourageants, plusieurs startups ayant réalisé de jolies prouesses récemment. Le jackpot semble à portée d’aimant, même si les sceptiques n’ont jamais été aussi nombreux que les lignes électriques françaises en décembre.
Même si la fusion nucléaire paraît loin, les investisseurs, eux, ne manquent jamais une occasion de rallumer la flamme.
Côté finances, on sort le grand jeu. Commonwealth Fusion Systems a levé cette année… attention, cœur sensible s’abstenir… 863 millions de dollars, venant s’ajouter à un précédent tour de table de 1,8 milliard (oui, avec un « B »). Au total, d’après TechCrunch, une grosse douzaine de startups a gratté plus de 100 millions de dollars chacune, histoire de s’offrir de beaux générateurs laser et, sans doute, une ou deux machines à café bien méritées.
Le montant exact du prochain fonds Lowercarbon reste secret, comme la recette de la fusion elle-même. Mais, d’après une taupe mystérieuse citée par Bloomberg, il serait encore plus imposant que le précédent. Pas étonnant : vu les coûts astronomiques pour assembler des réacteurs de fusion, mieux vaut un portefeuille taille XXL… et beaucoup, beaucoup d’optimisme.
Reste à voir qui, des scientifiques ou des investisseurs, mettra le premier la main sur la fameuse « énergie sans limites ». En attendant la lumière, on vous conseille de garder la vôtre allumée et votre grille-pain branché sur le nucléaire… ou du moins sur la bonne vieille fée électricité.
Parce que dans la Silicon Valley, comme dans la fusion nucléaire, il faut beaucoup d’énergie pour ne pas perdre son rayonnement. Oh, et si le projet rate, les investisseurs pourront toujours dire : « On n’a pas perdu la flamme ! »
Source : Techcrunch




