« Un milliard ici, un milliard là, et bientôt vous parlerez de vraies sommes d’argent. » Cette citation de l’économiste Everett Dirksen aurait sans doute amusé Mark Zuckerberg ces jours-ci, où Meta claque des fortunes pour muscler ses data centers, ses cerveaux IA et ses plans dignes d’un blockbuster hollywoodien. Mais ce marathon de dépenses laisse un goût étrange à Wall Street, plus habituée à voir des dollars rentrer qu’à les voir s’évaporer aussi vite que l’hélium dans une enceinte de soirée geek.
Meta, jamais avare de promesses et de superlatifs, a annoncé des projets en béton armé : deux data centers dignes d’un scénario de science-fiction et des investissements qui frisent les 600 milliards de dollars (oui, vous avez bien lu — c’est plus que le PIB du Danemark !). L’idée ? Construire l’avenir de l’IA. Le hic ? Quand il s’agit de montrer des résultats, le portefeuille pèse lourd mais les recettes tardent à cuire. Lors de la dernière présentation financière, les analystes ont découvert que les dépenses s’envolent : 7 milliards de plus en un an, et près de 20 milliards partis dans le capital… et dans l’inconnu.
Face à ces questions brûlantes, Mark Zuckerberg a adopté le ton rassurant du capitaine optimiste. Selon lui, “accélérer, c’est la bonne chose à faire,” pour rester dans la course à l’IA ultime, appelée « frontier models » dans la langue des GAFAM. Mais pour convaincre, mieux vaut un produit qu’on peut toucher qu’un PowerPoint plein de rêves éveillés. Et là, c’est le grand flou artistique.
La course à l’IA brûle des milliards, mais Meta est encore loin de prouver qu’elle ne court pas dans le brouillard.
Le marché n’a pas tardé à réagir : les actions de Meta se sont pris une baffe de 12%, l’équivalent de 200 milliards qui partent faire un tour ailleurs. Certes, 20 milliards de profits par trimestre, ça reste du caviar dans l’assiette, mais pour la première fois, on voit l’addition salée de l’IA grignoter sérieusement la marge. Et, plus épineux encore : à part des méga data centers et une armée de chercheurs surpayés, difficile de dire ce que Meta a en main… Un assistant IA vaguement concurrent de ChatGPT, des lunettes Vanguard au potentiel plus VR que GPT, et un générateur vidéo “Vibes” qui amuse la galerie sans remplir les caisses.
Les ultra-riches copains de la Silicon Valley, eux, font la même chose sans recevoir les mêmes tacles. Google et Nvidia flambent leurs bilans, et personne ne tousse. OpenAI, de son côté, engloutit tout autant d’argent… mais a le bon goût d’afficher une croissance de fou (et 20 milliards de revenus). Chez Meta, on a les idées, mais pas (encore) le jackpot. Pourtant, Zuckerberg continue de souffler fièrement sur les braises : “C’est plus que l’assistant IA… On va sortir des trucs vraiment nouveaux, bientôt, promis, juré.”
Le problème pour les investisseurs, c’est qu’ils ne paient pas (seulement) pour un rêve. Une transformation à ce prix-là, ça se savoure avec des produits tangibles, pas des teasers d’une keynote future. Peut-être que dans quelques mois, la Superintelligence Lab de Meta fera trembler la concurrence. Pour l’instant, c’est un peu comme commander un burger XXL… et recevoir une serviette.
En attendant la révolution, le suspense reste entier : Meta va-t-il bâtir un empire IA, concurrencer ChatGPT, ou finir par vendre plus de lunettes connectées que d’abonnements à ses apps ? Une certitude : à ce rythme, si Meta cherche l’intelligence ultime… elle pourrait d’abord demander à son banquier. Car dans ce train de vie, il ne faudrait pas que l’IA se transforme en “Immensément Attendu” !
Source : Techcrunch




