« Les meilleures choses prennent du temps », disait quelqu’un qui n’avait manifestement jamais été coincé dans les embouteillages. Parler de circulation nous amène tout naturellement à l’administration Biden, qui, selon des informations révélées par The New York Times, semble prendre cette maxime très à cœur. En effet, elle envisage d’assouplir les limites sur les émissions de gaz d’échappement proposées précédemment par l’Environmental Protection Agency (EPA), ce qui donnerait aux constructeurs automobiles un peu plus de temps avant d’avoir à remplacer le rugissement des moteurs à essence par le silence électrique des véhicules électriques (VE).
Plutôt que de forcer les fabricants à augmenter la cadence en matière de ventes de VE sur-le-champ, les ajustements proposés leur permettraient de naviguer plus tranquillement dans cette transition pendant le reste des années 2020. Sources bien informées mentionnent qu’après 2030, cependant, le rythme des ventes de VE devra passer de 0 à 100 plus rapidement que la dernière berline sport électrique du marché. Cette révision dans les régulations tirerait ses racines dans le désir de flatter dans le sens du poil les syndicats, pilier de soutien important pour Biden.
À en croire ces plans, électricité et patience couleraient de source dans le secteur automobile.
Les constructeurs automobiles ont soulevé des préoccupations quant au coût actuel des véhicules électriques et au manque d’infrastructures de charge, obstacles majeurs à la réalisation des objectifs ambitieux fixés par l’EPA qui envisageait que les VE représentent 67% des nouvelles ventes de voitures et de camions légers d’ici 2032. Des nouvelles qui doivent sans doute charger leurs batteries d’espoir. L’année dernière, les VE ne représentaient que 7,6 % des nouvelles ventes de voitures aux États-Unis, un chiffre qui, loin d’être électrisant, montre l’ampleur du chemin à parcourir.
Les règles ne sont pas encore coulées dans le béton, mais leur publication est attendue pour le printemps. Cette stratégie, si elle s’avère véritable, pourrait bien être un coup de pouce pour les constructeurs automobiles leur permettant de s’ajuster à leur propre cadence tout en gardant un œil sur l’horizon électrique. Mais il reste à voir si cette approche plus souple sera suffisante pour stimuler une transition rapide vers une mobilité plus verte.
En attendant, on pourrait dire que dans cette course à l’électrification, l’administration Biden choisit de ne pas prendre le chemin le plus court. Ici, on préfère la voie moyenne, un peu comme si on rechargeait sa voiture électrique sur une prise conventionnelle plutôt qu’une borne rapide: ça prend plus de temps, mais on y arrive quand même. Reste à savoir si cette stratégie aura le pouvoir de recharger les ambitions environnementales ou si elle sera simplement un « coup de volt » dans l’eau.
Source : Engadget
