Imaginons que votre ordinateur ait la même capacité de discernement que Sherlock Holmes, mais en numérique. C’est un peu ce que Microsoft essaie de faire en lançant un nouvel outil pour lutter contre une plaie vieille comme l’internet : le « scareware ». Ce terme, qui sonne plus comme une mauvaise blague qu’une vraie menace, désigne ces logiciels frauduleux qui vous annoncent la fin du monde informatique pour mieux vous faire passer à la caisse.
Le « scareware », c’est un peu le bonimenteur numérique de l’époque moderne. Il prétend détecter des virus imaginaires sur nos machines, dans l’unique but de nous refourguer des logiciels inutiles (et souvent coûteux). La stratégie est simple : vous stressez l’utilisateur pour qu’il soit prêt à tout, y compris à faire un trou dans son portefeuille. D’ailleurs, des entreprises ont récemment dû s’acquitter de millions de dollars pour avoir usé de telles tactiques douteuses, comme l’a rapporté la Federal Trade Commission (FTC) des États-Unis.
Dans un monde dominé par la peur, transformer votre PC en détective est la nouvelle norme.
Microsoft, qui ne manque pas d’astuces dans sa besace, a décidé de contre-attaquer. Déjà fort de plusieurs outils anti-arnaques, le géant a décidé de passer à la vitesse supérieure avec son « scareware blocker ». Sa méthode ? Jouer les pare-feu pour détecter et bloquer ces arnaques avant même qu’elles ne s’affichent en plein écran, surprenant par là-même les plus vigilants d’entre nous.
Lors de sa conférence IGNITE, Microsoft a dévoilé ses plans ambitieux. Ce n’est plus seulement le temps des antivirus, mais des filtres intelligents qui apprennent grâce à des milliers d’exemples de vraies arnaques — tels des élèves studieux lisant des histoires à dormir debout pour ne plus jamais se laisser duper. Ce « bloqueur d’épouvante » s’active facilement via les paramètres de confidentialité et de services du navigateur Edge, comme pour transformer votre écran en sanctuaire inviolable.
Évidemment, qui dit « analyse informatique sophistiquée », dit aussi « réflexions sur la confidentialité ». Microsoft assure que tout se passe localement, vos données de navigation restent chez vous. Pour améliorer son système, Microsoft invite les premiers utilisateurs à donner leur avis, transformant ainsi chaque utilisateur en contributeur potentiel à cette grande enquête virtuelle.
En définitive, tandis que certains craignent que ces nouvelles technologies viennent fouiner dans notre espace privé, d’autres voient en elles les champions modernes de la sécurité informatique, prêts à nous sauver de la perfidie en ligne. Après tout, mieux vaut un bon allié avec une loupe numérique qu’un démon caché dans nos écrans.
En attendant, faites preuve de prudence et, avant de cliquer à tort et à travers, souvenez-vous : « À l’ère du scareware, il vaut mieux être tenté par la prudence que par la peur ! »
Source : Techcrunch