« La terre est notre Terre promise, c’est juste qu’elle aime un peu trop ses engrais et pesticides. » Cette maxime, délicatement inspirée par les plantophiles, nous plonge directement dans le vif du sujet : le dernier coup de génie de la fameuse usine à idées audacieuses de Google, généralement connue sous le nom de Google X. Cette semaine, elle a accouché de Heritable Agriculture, une startup dopée aux données et à l’apprentissage machine qui s’attaque à rien de moins que la révolution agricole de notre siècle.
Les végétaux, ces magiciens verts que l’on retrouve dans nos assiettes, ne sont pas que de simples pousseurs de chlorophylle. Tenez-vous bien : « Les plantes sont des machines auto-assemblantes, solaires et négatives en carbone », déclare Heritable avec enthousiasme. Mais attention, la bio-danse agricole qu’elles mènent met la planète à rude épreuve, étant responsable d’un quart des émissions de gaz à effet de serre causés par l’homme. Un paradoxe digne de figurer dans le manuel du parfait écolo schizophrène.
Afin de réduire cette pression environnementale écrasante, la startup, fraîchement indépendamment agitée du nid X, mise sur l’arme secrète de Google : l’analyse des grandes quantités de données via l’intelligence artificielle. Imaginer un avenir agricole qui dialogue avec les algorithmes, c’est traduire un secteur vieux de 12,000 années en langage binaire… Pas si simple pour un secteur qui, jusqu’à très récemment, pensait qu’un « cloud » était synonyme d’averse !
Quand l’agriculture rencontre l’algorithmique, les récoltes s’annoncent exponentielles.
Les graines de cette aventure ont été semées par Brad Zamft, un homme à la vision plantureuse. Physicien de formation, et ancien responsable de programme pour la Fondation Bill & Melinda Gates, Zamft s’est armé de sa passion pour devenir le chef d’orchestre de Heritable. Qui aurait cru qu’en quittant TL Biolabs, il allait rapidement fusionner ses compétences scientifiques avec le génie de Google X ? Ce projet ambitieux fait un véritable carton dans le circuit cérébral collectif de Google.
Le secret de leur recette ? Métamorphoser les génomes en compositions potentiellement miraculeuses tout en réduisant notre empreinte H2O et en boostant notre stockage de carbone. Les tests se passent dans un antre de la fertilité tech : une chambre de culture spécialisée dans les locaux ultramodernes de Google à la baie de San Francisco. Heritable se penche déjà sur les futurs petits prodiges de nos champs, peut-être seront-ils l’alliance parfaite entre la terre et le numérique ?
Quant aux monstres de labo, rassurez-vous, Heritable n’envisage pas de jouer les sorciers apprentis en manipulant la génétique par mutagenèse. Même si l’édition génomique CRISPR figure sur la route des possibles, le pilier de cette aventure reste la manière déjà bien rodée : croiser les plantes-mères et pères. On est encore loin de la ferme robotisée où chaque tige obéit au doigt et à l’ombrelle.
Zamft et son équipe visent actuellement la commercialisation de leurs technologies, sans oublier de garder sous clé les moindres détails des partenariats à venir. Avec une levée de fonds, qu’ils ont judicieusement baptisée « round de semence », ils ont su attirer l’attention de fonds comme FTW Ventures et Mythos Ventures. Bien sûr, Google, du haut de sa patience angélique, reste à leur côté sans dévoiler la nature de son implication financière.
Et voilà, chers lecteurs, une démonstration éclatante qu’en associant les têtes bien faites aux plantes bien semées, on peut rendre nos récoltes plus futées. Qui serait surpris que cette démarche green–enfin grise sans leur goop–évite à terme que la planète devienne un carrousel de cendres ? Comme quoi, entre agriculture et algorithme, il faut parfois choisir le compromis pour nous sortir de l’ornière… et déclencher une véritable symphonie d’innovation agricole !
Source : Techcrunch