« Si on n’a pas de solution, c’est qu’il n’y a pas de problème. » Peut-être qu’Intel, le titan des semi-conducteurs, se dit quelque chose de similaire alors qu’il affronte une nouvelle ère avec son nouveau capitaine, Lip-Bu Tan. Désormais à la barre, Tan va devoir porter le bonnet de matelot des surprises et des rebondissements constants, une tâche qui s’apparente à enfiler une combinaison pour un triathlon, mais sans oublier… de nager !
Tan arrive justement au moment où Intel traverse une crise d’identité semblable à une adolescence agitée, pleine d’acné, de doutes et de rêves brisés, bien sûr. Le précédent capitaine, Pat Gelsinger, a remis la barre en 2021, espérant conduire le géant des semi-conducteurs vers des eaux moins tumultueuses. À l’époque, Intel avait l’air un peu perdu, comme ce coureur de marathon qui a raté son départ.
Tan semble prêt à injecter une nouvelle énergie dans l’ensemble des circuits Intel.
Gelsinger, cependant, n’est pas resté les bras croisés. Sa stratégie IDM, plus optimiste qu’un horoscope, initia un investissement de 20 milliards de dollars pour de nouvelles installations en Arizona. Mais même un horoscope bienveillant ne suffit pas à éviter les astéroïdes administratifs, et c’est là que le ciel a commencé à se couvrir de nuages pour l’ancien DG d’Intel. Ainsi, la fusion prévue avec Tower Semiconductor, évaluée à 5.4 milliards de dollars, a fini par s’écraser sur le mur règlementaire, se soldant par un échec cuisant.
Les soucis de Gelsinger se sont amplifiés lorsque la bourse a montré les dents, entraînant le cours de l’action d’Intel à une dégringolade de 50%. Avec un plan social à la clé et l’incapacité à surfer sur la vague de l’IA comme ses concurrents, miel et confiture se transformèrent vite en détritus. Intel avait revu sa copie un peu tard…
Lip-Bu Tan, avec toute son expérience, pourrait être celui qui renversera la tendance. Sous sa direction, Intel a réussi à sécuriser un deal avec le Département du Commerce des États-Unis, recevant une manne de 7.865 milliards pour renforcir la production nationale de puces, un réel ballon d’oxygène ! Pour rajouter une cerise sur le gâteau des victoires, la carte graphique Arc B580 a fait un tabac, s’envolant des étagères tel un ouragan sur la Floride.
Il est à espérer que Tan puisse maintenir le cap et éviter de faire des vagues plus grosses que celles qu’il peut surfer. Entre décisions stratégiques et nouvelles conquêtes, Tan devra jouer à MacGyver et redynamiser une compagnie qui aspire à retrouver son élan d’antan… et éviter de trébucher encore sur ces infernales chaussettes anti-dérapantes du marché mondial.
En attendant, souhaitons bonne chance à Tan. Après tout, il sait bien qu’avec Intel, mieux vaut ne pas rester « sans decent ».
Source : Techcrunch