« Internet : là où un clic dans le navigateur peut envoyer votre vie privée en orbite ». Voilà une phrase que j’aurais bien vue tatouée sur la main d’Aravind Srinivas, le CEO de Perplexity, tant il a l’ambition de propulser son moteur de recherche dans une nouvelle galaxie. Invité au Bloomberg Tech Summit, Srinivas a balancé ses chiffres avec la nonchalance d’un magicien sortant des lapins de son chapeau : 780 millions de requêtes rien qu’en mai. Oui, vous avez bien lu, et non, il n’a pas oublié un zéro. Si la croissance continue, on parlera bientôt d’un milliard de requêtes par semaine. À ce rythme, même Google pourrait avoir besoin d’un break… ou d’un cookie antidépresseur !
Pour filer la métaphore spatiale, Perplexity ne compte pas s’arrêter à son moteur de recherche. Non, non, non : le futur, c’est Comet. Pas la comète du Nouvel An, mais un tout nouveau navigateur, prêt à voler dans les pattes de Chrome et consorts. Selon Srinivas, “si les gens passent du temps dans le navigateur, c’est de la rétention infinie”. Ou quand ouvrir un nouvel onglet devient aussi addictif que rafraîchir son fil X un lundi matin pluvieux.
Mais attention, derrière les beaux discours sur la productivité turbo-chargée par l’IA, la stratégie de Perplexity a des allures de double salto arrière. Le but n’est plus seulement de répondre à une question – non, l’IA va carrément exécuter des tâches pour vous. Un prompt, et hop ! l’intégralité de votre session web expédiée en un éclair, pendant que vous sirotez votre café. Magie ? Oui, mais surtout optimisation, car chaque réponse IA réduit plusieurs recherches humaines en une seule.
Le navigateur de demain ne répondra pas à vos questions, il les anticipera… et vous observera d’encore plus près.
Derrière la promesse d’un “cognitive operating system”, traduit par “OS cérébral” (merci pour la migraine), se cache surtout un changement de cap ambitieux : Perplexity ne veut pas bâtir “juste un navigateur”, mais un compagnon qui vous suit partout, entre vie pro et épisodes Netflix. Un assistant IA, omniscient et proactif, qui ne se contente plus de donner des réponses, mais qui vit et respire internet avec vous. On naviguait sur la Toile, maintenant on y emménage. ATTENTION, spoiler : cela implique aussi que Comet saura tout de vos petites habitudes numériques… oui, même votre tendance à googler “même pas mal de tête ce matin”.
Bien sûr, la transparence autour de Comet n’est pas totale. Perplexity joue la carte du teasing. Mais un petit détail, glissé l’air de rien par Srinivas il y a quelques semaines, en dit long : le but avoué est aussi de pister les utilisateurs « au-delà de l’app » pour vendre de la pub ultra-ciblée. Oui, c’est exactement comme le géant Google — sauf que cette fois, c’est assumé et bientôt formulé à haute voix, façon “Bienvenue au panoptique 2.0”.
La date de lancement reste floue, entre trois à cinq semaines selon la météo de la roadmap (et le fil Twitter de Srinivas). Mais on sait déjà que Comet intégrera, à terme, l’enregistrement natif de réunions, la retranscription et la recherche dans ces meetings. Bref, de quoi faire plaisir autant aux obsédés de la productivité qu’aux amoureux du contrôle total.
Alors, le navigateur du futur sera-t-il le garant de notre temps ou de notre vie privée… ou les deux, mais pas en même temps ? Ce qui est sûr, c’est qu’on n’a jamais eu autant de raisons de rester… perplexe. Et pour finir en beauté : chez Perplexity, ils cherchent tant à innover que bientôt, même Google va devoir aller se faire “browser” ailleurs !
Source : Techcrunch
