« Moi, nudifié ? Jamais ! » — Facebook, probablement. Oui, l’humour est de mise, surtout quand il s’agit d’IA qui enlève plus que des filtres sur les réseaux sociaux. En 2024, Meta (la maison mère de Facebook et Instagram, aka le parent responsable qui surveille les bêtises de ses enfants) a décidé qu’il était grand temps de rhabiller l’internet… ou du moins, d’empêcher qu’on le déshabille artificiellement.
Voilà des mois que les chercheurs et journalistes agitent le drapeau rouge : des centaines d’annonces pour des applis « nudify », promettant de “retirer les vêtements” des photos de célébrités aussi facilement qu’un coup de Photoshop mal intentionné, s’affichaient sur Facebook et Instagram. Parmi les champions toutes catégories : Crush AI, développé par Joy Timeline HK Limited, une entreprise de Hong Kong qui a inondé les fils d’actualité avec plus de 8 000 pubs coquines depuis l’automne dernier. Oui, 8 000 pubs… C’est presque un exploit olympique de la contournation.
Face à ce tsunami textile inversé, Meta a sorti l’artillerie lourde. Au menu : une plainte déposée contre Joy Timeline HK Limited et des mesures technologiques toutes fraîches pour détecter les publicités susceptibles de « nudifier », même si l’image n’est pas explicite au premier regard. Meta a aussi élargi sa liste de mots-clés et d’emojis suspects (« 🍑 + 🧑💼 » = dangereux ?), tout en bossant main dans la main avec des experts et d’autres plateformes pour partager les identités des petits malins qui profitent du système.
Meta sort enfin de la cabine d’essayage pour rhabiller l’éthique publicitaire… et ça fait du bien.
Il était temps, vous me direz ! Sauf que l’histoire ne s’arrête pas là. Les « nudify apps » sont loin d’être les seuls à profiter des failles de la pub chez Meta. Des escrocs s’en donnent aussi à cœur joie avec des deepfakes vidéos, utilisant l’image trafiquée de personnalités connues pour pousser des arnaques (bonjour, Elon Musk qui guérit le diabète, vraiment ?). Malgré les promesses de modération, le Conseil de Surveillance indépendant de Meta tacle la plateforme, la trouvant un peu molle dans le respect de ses propres règles.
Meta promet donc une traque plus active et collective. Un peu comme si tous les gendarmes du numérique se donnaient rendez-vous pour une grande descente chez les semeurs de deepfakes et autres tricheurs du slip virtuel. Et cette fois, Meta envisage même de collaborer avec les propriétaires d’app stores, histoire d’étendre la chasse hors de ses propres frontières.
La morale de l’histoire ? Face à des IA de plus en plus inventives (et souvent, franchement gênantes), les plateformes et la loi doivent jongler entre innovation et répression. C’est une course de fond, avec une règle simple : l’éthique ne doit pas finir aux oubliettes du web, même pour un simple like ou deux. Parce que l’internet nu, c’est drôle en théorie, mais beaucoup moins quand l’intimité et le consentement se retrouvent, eux aussi, à poil.
En conclusion, espérons que ces efforts marquent la fin des pubs qui veulent “déshabiller” la vérité… parce qu’elle, au moins, mérite de garder un peu de décence !
Source : Engadget