« Une voiture sans conducteur, c’est super, sauf quand elle décide de jouer à “1, 2, 3 soleil” sur un passage piéton ! » Voilà de quoi faire sourire… ou grimacer, selon le point de vue. Un nouveau test de la fameuse fonctionnalité “Full Self-Driving” de Tesla a récemment mis le feu aux poudres : lors d’une démonstration à Austin, Texas, un Model Y a totalement zappé les signaux d’arrêt d’un bus scolaire… et a même percuté des mannequins d’enfants. Cela, non pas une, ni deux, mais huit fois. Pour une technologie censée “voir la route à votre place”, on repassera !
La scène, orchestrée par le collectif The Dawn Project (en partenariat avec Tesla Takedown et ResistAustin), est digne d’un épisode de “Pimp My Ride” version fails technologiques. Leur message ? Méfions-nous de cette promesse de conduite autonome, surtout lorsque le logiciel semble avoir la mémoire courte sur l’importance des arrêts obligatoires. Pour couronner le tout, Tesla a justement décidé de repousser la sortie de sa très attendue Cybercab, sa voiture-taxi 100% autonome. Coïncidence ? On vous laisse deviner…
Il est, d’ailleurs, utile de rappeler que le fameux “Full Self-Driving”, officiellement baptisé “Full Self-Driving (Supervised)” par Tesla, requiert malgré tout un conducteur totalement attentif. Tesla s’empresse d’afficher, à chaque démarrage, qu’une vigilance extrême est de mise, sous peine d’accident… ou pire. On a même trouvé cette petite perle dans le manuel : « le non-respect de ces instructions peut entraîner des blessures graves, voire la mort. » Pas franchement la punchline rassurante qu’on attend d’une expérience digne du futur !
Les voitures veulent peut-être conduire seules, mais pour l’instant, elles ont encore besoin qu’on leur tienne la main… ou le volant.
Les tensions entre experts sur le sujet ne font que grimper. En effet, Dan O’Dowd, fondateur rageur du Dawn Project (et accessoirement patron d’une boîte rivale spécialisée dans la conduite automatisée), n’a jamais hésité à mettre Tesla sur le banc des accusés. Selon lui, les pubs grandiloquentes de Musk ne cachent pas l’évidence : son logiciel ne sait toujours pas s’arrêter face à un bus scolaire, ou éviter… un vrai enfant. Les fans inconditionnels de la marque, eux, préfèrent croire que tout va “s’auto-corriger” avec la prochaine mise à jour.
En attendant le très hypothétique lancement de la Cybercab sur les routes texanes dès le 22 juin (info ou intox, Elon Musk préfère s’accorder une marge d’erreur), les histoires sombres s’enchaînent. En avril, un accident mortel impliquant une Tesla en mode autonome à Washington a fait couler beaucoup d’encre, relançant le débat sur les limites — et surtout les dangers — de cette conduite “sans les mains”.
Pour brouiller encore plus les pistes, Elon Musk souffle le chaud et le froid sur X (anciennement Twitter), promettant d’être “paranoïaque sur la sécurité”, mais en gardant la date de sortie de la Cybercab en option flottante. Pour les plus optimistes, notez que Musk annonce fièrement une livraison de la “première Tesla capable de s’auto-conduire du début à la fin du circuit, jusqu’à la maison du client” pour le 28 juin. Promesse, ou date de péremption ? Mystère…
En résumé, entre mannequins renversés, attentes repoussées et annonces cryptiques, la révolution de la voiture autonome ressemble pour l’instant à une conduite… un peu trop sans les mains. Si Tesla veut vraiment que l’on lâche le volant, il va falloir prouver qu’on ne risque pas, au passage, d’y laisser des plumes… ou des poteaux d’arrêt de bus !
Source : Engadget