« Si l’IA est l’or noir du XXIe siècle, on sait enfin qui tient la pioche et qui vend les pelles… » Voilà une phrase qui commence à avoir du GPU : Nvidia règne sur la ruée vers l’intelligence artificielle, non seulement grâce à ses puces sur-vitaminées, mais aussi avec son portefeuille aussi musclé que ses cartes graphiques. Si certains s’attendaient à une simple “boîte à pixels”, la société californienne s’est transformée en véritable mécène de l’écosystème IA, distribuant les millions comme s’il s’agissait de shaders.
Il faut dire que depuis l’explosion de ChatGPT, Nvidia joue sur du velours (ou du silicium?) : chiffres d’affaires dopés, profits qui frôlent l’hyperespace, et des réserves de cash à faire pâlir Bezos. Mais loin de tout garder sous sa matrice, Nvidia a décidé de sortir de son PCI Express pour investir massivement dans des startups IA. En 2024, on compte pas moins de 49 “rounds” financés rien que par Nvidia – du jamais vu, surtout si on compare aux années précédentes, où la firme était plutôt en mode attente dans la salle d’attente du futur.
Attention, on ne parle même pas ici de sa branche officielle de capital-risque, NVentures, qui elle aussi s’est remise à mitrailler de la levée de fonds façon GPU minant ses propres Bitcoins. Bref, Nvidia ne se contente pas d’alimenter les modèles d’IA : elle injecte aussi de l’oxygène dans tout l’écosystème, en misant sur ceux qu’elle considère comme les plus disruptifs… du moins jusqu’à ce que disruption s’ensuive.
À la Silicon Valley, on dit que l’argent ne dort jamais, mais chez Nvidia, il code en parallèle.
Du mastodonte qu’est OpenAI (un p’tit chèque de 100 millions de dollars), à xAI (coucou Elon et ses 6 milliards de levée), en passant par Inflection (qui a fini sous le giron Microsoft, comme quoi même les grands plans ne tiennent parfois qu’à un thread), la galaxie des investissements Nvidia ressemble à un portfolio de super-héros IA. Même les européens ont droit à la GPUthèque de Santa Clara, à l’image du français Mistral et de la pépite britannique Wayve (autonomisation des voitures, mais toujours branchées sur Nvidia, hein).
Ce qui frappe, c’est la diversité des secteurs où Nvidia arrose. Besoin de robots humanoïdes ? Figure AI. D’envoyer des data centers sur la lune ? Crusoe. Vous préférez l’IA médicale ? Hippocratic AI. Les jeux de données, l’étiquetage, le cloud, la gestion de la data ou les assistants qui codent tout seuls ? Il y a un chèque pour chacune de ces “IA-solutions”. Nvidia a même mis une pièce sur Perplexity, Poolside, Lambda, et la French touch de Mistral, sans oublier la vague japonaise Sakana AI.
Mais au pays de la licorne, tout n’est pas que jetons et réjouissance. Certaines aventures virent à la “main de fer dans un gant de GPU”, comme Inflection dont les talents ont préféré filer chez Microsoft, ou CoreWeave, devenu le prestataire incontournable pour louer des GPU Nvidia à l’heure (le Airbnb de la carte graphique). Parfois, l’histoire prend des tournures plus cocasses encore, comme les investisseurs d’OpenAI qui vont chez le concurrent xAI alors qu’on leur avait dit : “Pas touche !”
Finalement, difficile de savoir si Nvidia construit un empire de l’IA ou si elle prépare discrètement le monde à avoir toujours besoin de ses puces – spoil : c’est sûrement un peu les deux. Quoi qu’il en soit, entre progrès technologiques, stratégie business à la Tony Stark et chaises musicales des startups, Nvidia s’assure, à chaque tour de table, de rappeler que sans GPU, point de salut… ou d’intelligence façon Silicon Valley. Si l’IA est la magie du moment, Nvidia, elle, fait tourner la baguette. Moralité : Nvidia met son grain… de silicium partout !
Source : Techcrunch
