« Ce n’est pas parce qu’on vise les étoiles qu’on ne s’attend pas à une méga-flambée sur le pas de tir. » Voilà qui aurait pu être le mot d’ordre de SpaceX ce mercredi soir au Texas, où le Starship 36 a prouvé qu’il était plus à l’aise dans le feu de l’action… que dans la conquête spatiale. (Littéralement : pas un centimètre en l’air, mais un nombre surprenant de kilojoules dans la nuit texane.)
Mais revenons à nos fusées grillées. Le dernier-né des Starship, le numéro 36, devait s’offrir une petite répétition générale : un “static fire”, c’est-à-dire une mise à feu sans décoller, histoire de s’assurer que tout va bien… ou du moins, c’est le plan en théorie. Hélas, c’est surtout l’occasion pour le vaisseau (sans équipage, ouf !) de se changer en feu d’artifice un peu trop anticipé. Explosion titanesque, écran blanc sur la retransmission en direct, et voilà SpaceX qui ajoute une étoile noire à son tableau de chasse.
Ça s’est passé du côté de Brownsville, au mythique Starbase — un site qui a déjà vu plus de désintégrations rapides non planifiées (« rapid unscheduled disassembly » pour les intimes) qu’un salon d’essayage de robots. Pas d’inquiétude pour l’équipe au sol : ni blessé ni grillade humaine à signaler, comme l’ont assuré policiers et SpaceX en chœur. Une enquête a, bien sûr, été lancée, pendant que les habitants observent tout de même le site de loin, de peur de finir en spectateur d’un nouveau show pyrotechnique.
L’espace, c’est surtout une affaire de décollage — sauf quand ça explose avant.
Le tout a été diffusé en direct sur YouTube par NASASpaceflight, où la scène a duré le temps d’un souffle… et d’une déception. « Les dates de lancement, ça va sûrement prendre du retard », a plaisanté Sawyer Rosenstein, commentateur du livestream, en regardant son espoir décoller comme la fusée : pas du tout. Après neuf vols tests et autant d’explosions, la série commence à sentir le déjà-vu, et les plannings s’allongent aussi vite que la liste des engins à remplacer.
Du côté de l’équipe de SpaceX, la communication se veut rassurante : zone de sécurité maintenue, aucune blessure, tout le monde va bien (sauf Starship 36, paix à ses boulons). Mais si la compagnie d’Elon Musk aime apprendre de ses échecs, il faut bien avouer que chaque « leçon » explose le budget. Entre l’accumulation des essais ratés (le neuvième avait lui aussi terminé en bouquet final), ça commence à faire cher l’alunissage imaginaire.
À la fin, c’est toujours le même refrain : chaque échec, aussi monumental soit-il, n’est qu’un pas de plus vers la réussite… paraît-il. Mais entre un agenda spatial qui part en fumée et des fusées qui explosent pour de vrai, difficile de savoir si l’on assiste à un documentaire sur la conquête de l’espace ou à une rediffusion du 14 juillet.
Il faudra attendre la suite pour savoir si SpaceX percera le secret du vol parfait – ou si on devra reclasser son Starbase comme réserve nationale de feux d’artifice. En attendant, la prochaine fois, ils feraient bien de vérifier qu’ils n’ont pas coché la case « barbecue géant » dans la checklist d’avant-test… Après tout, dans l’espace, on peut toujours recommencer. Mais sur Terre, chaque explosion fait monter la note : SpaceX, une histoire qui coûte une fusée… à chaque fusée !
Source : Mashable