« L’argent ne fait pas le bonheur, mais il fait tourner les startups… et parfois, il double les revenus ! » Voilà un mantra que la néobanque Finom, basée à Amsterdam, doit se répéter chaque matin. Qui a dit que les temps étaient durs pour lever des fonds en Europe ? Certainement pas eux ! Avec une allégresse presque insolente, Finom vient de clôturer une impressionnante levée de 115 millions d’euros (soit environ 133 millions de dollars) en Série C, quelques semaines seulement après un joli chèque de 105 millions de dollars, offert par General Catalyst – leur partenaire fidèle.
Ce qui fait la particularité de Finom, ce n’est pas que sa machine à café fonctionne à la blockchain, mais bien son ambition de réinventer la finance pour les PME européennes. Leur promesse ? Offrir sur un plateau toutes les fonctionnalités dont un entrepreneur a besoin : banque intelligente, facturation intégrée et même compta propulsée à l’IA. Le CEO Andrey Petrov le dit lui-même, un brin provocateur : « Théoriquement, les entrepreneurs pourraient ne plus jamais avoir à embaucher de comptable. » Les cabinets comptables apprécieront… ou pas !
L’enthousiasme pour Finom ne vient pas de nulle part : la startup vise le million de clients pros d’ici fin 2026. Motivation ou rêve éveillé ? Ne mettons pas la charrue avant la licorne. Ce qui est sûr, c’est que le soutien d’investisseurs prestigieux (AVP, Headline, Cogito Capital, General Catalyst, Northzone…) ne laisse pas la route barrée, même si, niveau capital levé, Finom n’est pas encore la cousine germaine des mastodontes Monzo, N26 ou Revolut.
Malgré tout, dans la jungle des néobanques, Finom montre que l’appétit vient en innovant… et en levant des fonds.
Mais attention, l’argent n’a pas toujours la même couleur ! La nouveauté dans la recette secrète de Finom ? Une part du financement vient d’un fonds spécial de General Catalyst, qui, originalité suprême, ne prend pas une miette d’equity. Le capital est exclusivement dédié à la croissance et à l’acquisition clients, un vrai vent frais par rapport aux levées traditionnelles. D’ailleurs, si la suite logique était de viser une rentabilité rapide, l’équipe a décidé de ne pas choisir entre levée de fonds et croissance : pourquoi pas les deux… en même temps ?
Et si certains investisseurs jouaient la montre, d’autres se sont précipités dès que General Catalyst a validé les comptes – façon contrôle technique réussi ! Preuve que la confiance peut accélérer une levée qui s’annonçait laborieuse. Désormais renforcée, Finom ne va pas se contenter de gonfler son service marketing ; la société vise aussi des acquisitions stratégiques pour muscler sa gamme et conquérir de nouveaux marchés. Clin d’œil à ses voisins européens mal desservis par les banques historiques, et où la concurrence fintech n’a pas encore sorti la grosse artillerie.
Reste que le chemin n’est pas tout tracé : dans la plupart de ses marchés, Finom n’a pas de licence bancaire pleine et entière, mais seulement un statut d’institution de monnaie électronique. Pas de quoi doucher leur enthousiasme : la société a même commencé à prêter aux PME néerlandaises, histoire de tester son offre crédit et de montrer que « néobanque » peut rimer avec « prêts malins ».
En coulisse, Finom mise gros sur l’IA, non seulement pour séduire ses clients avec des outils intelligents, mais aussi pour remplacer une part croissante de ses tâches internes. Faut-il s’attendre à voir des robots signer des chèques lors des prochains board meetings ? Pas encore, mais ce mélange d’innovation et d’esprit startup permet déjà à Finom de fonctionner « mieux, moins nombreux et plus rapidement », selon le CEO. Un pari osé dans un secteur où la paperasse et la prudence font souvent la loi.
Au final, si la FinTech européenne pique parfois du nez, certaines pépites comme Finom prouvent qu’avec un peu d’astuce, beaucoup d’ambition… et quelques dizaines de millions en poche, le décollage est assuré. Et pour nos amis comptables, ne vous inquiétez pas : il restera toujours quelques feuilles d’impôts à remplir à la main !
Source : Techcrunch