Pourquoi OpenAI a-t-elle brusquement retiré une vidéo mettant en scène la complicité entre Sam Altman et le célèbre designer Jony Ive de son site et de YouTube ? Cette disparition soudaine suscite-t-elle de véritables inquiétudes concernant le rachat de la startup io, ou bien s’agit-il d’une tempête dans un verre d’eau ?
Certains pouvaient craindre que le rachat à 6,5 milliards de dollars et la promesse de voir Ive diriger le design chez OpenAI soient compromis. Mais un coup d’œil derrière le rideau montre une situation bien plus nuancée. Selon le journaliste Mark Gurman de Bloomberg, pas de panique : le “deal is on track”. La suppression de tous les contenus promotionnels liés à “io” viendrait en réalité d’une ordonnance judiciaire, conséquence d’une bataille sur la marque déposée. Fallait-il y voir un signal d’alerte ou simplement un dommage collatéral du monde impitoyable de la propriété intellectuelle ?
OpenAI a confirmé que ce retrait était bien lié à une plainte de la société iyO, issue de l’incubateur moonshot d’Alphabet X, qui prépare le lancement d’écouteurs connectés à l’IA générative. La justice aurait jugé crédible le risque de confusion avec leur propre marque. OpenAI s’est exécutée, tout en minimisant l’incident : « Nous ne sommes pas d’accord avec cette plainte et étudions nos options ». Alors, affaire sérieuse ou simple interlude juridique ?
En coulisses, la bataille des noms est parfois plus déterminante que le développement technologique lui-même.
Le rachat d’io n’est pour l’instant pas menacé, affirme une source proche du dossier. Mais pourquoi OpenAI a-t-elle pris ce risque avec un nom aussi générique que “io”, alors que la pression s’accentue chaque jour sur le secteur de l’IA ? La rivalité entre startups d’intelligence artificielle ne se joue-t-elle pas aussi dans l’arène des marques et de l’image publique ?
IyO ne semble pas prêt à lâcher prise, sa plainte évoquant le risque pour les consommateurs de confondre les deux entreprises. Dans un écosystème aussi saturé que celui de l’IA, où les géants technologiques flairent la moindre faille, peut-on se permettre la moindre confusion ? Et plus globalement, la reconnaissance des noms, l’ego des créateurs, ne sont-ils pas en train de supplanter la technologie elle-même dans la course à la domination du secteur ?
Petit détail ironique : la vidéo retirée des canaux officiels demeure accessible sur X (ex-Twitter). Cela dit, OpenAI campe sur sa position : le deal avance, l’affaire du nom n’est qu’un frein temporaire.
Mais alors, dans cette ère où l’intelligence artificielle attire tous les projecteurs, la vraie question n’est-elle pas de savoir si des querelles juridiques sur des noms d’entreprise pourraient ralentir, voire détourner, les véritables avancées technologiques ?
Source : Techcrunch