OpenAI va-t-il bouleverser le paysage de l’intelligence artificielle ouverte cet été ? Depuis cinq ans, la startup californienne n’a rien proposé de « vraiment open source » dans ses modèles d’IA, préférant enfermer ses avancées derrière un accès payant ou réservé aux partenaires triés sur le volet. Mais les bruits courent qu’un nouveau système, non seulement gratuit, mais téléchargeable et modifiable, approche à grands pas. Que cache ce revirement stratégique, et à quoi faut-il s’attendre exactement de la part d’une entreprise qui aime cultiver le secret ?
Selon plusieurs sources citées par TechCrunch, OpenAI vise un lancement dès le début de l’été. L’objectif : produire un modèle « open » surperformant les alternatives actuelles de Meta ou DeepSeek. Mais OpenAI compte-t-elle uniquement sur la puissance brute pour faire la différence ? Un indice semble indiquer l’inverse. Des discussions internes révèlent qu’une fonctionnalité étonnante serait dans les cartons : la possibilité, pour ce modèle libre, de « passer la main » à des modèles hébergés dans le cloud d’OpenAI afin de traiter des demandes complexes.
Ce choix stratégique intrigue. Sam Altman, le PDG, aurait même parlé de « handoff » lors d’une réunion avec des développeurs open source, poussant la rumeur que cet accès hybride pourrait bouleverser la donne. Pourquoi faire ce pari ? OpenAI souhaite-t-elle vraiment démocratiser l’intelligence artificielle, ou cherche-t-elle à attirer les développeurs open source dans son écosystème premium sous couvert d’ouverture ?
OpenAI promet un modèle libre, mais saura-t-elle tenir parole sans renforcer en sous-main sa propre domination ?
Reste que ce « handoff » évoque la stratégie d’Apple avec Apple Intelligence : combiner du calcul local et du cloud pour offrir puissance et confidentialité. Mais les détails demeurent flous. Le modèle sera-t-il capable d’utiliser tous les outils d’OpenAI, comme la recherche web ou la génération d’images ? Quel sera le coût de ce surclassement via l’API, et des limites quotidiennes seront-elles imposées ? Rien n’est encore gravé dans le marbre, OpenAI ne répondant d’ailleurs à aucune sollicitation sur le sujet.
Un autre élément interroge : OpenAI entraînerait ce nouveau modèle à partir de rien, au lieu de recycler l’un de ses anciens modèles existants. Pourquoi cet effort ? S’agit-il avant tout d’un enjeu d’image face à la communauté open source, ou la société cherche-t-elle réellement à faire progresser la recherche, quitte à sacrifier temporairement ses bénéfices ? Les informateurs de TechCrunch affirment que le modèle ouvert affichera des performances légèrement en deçà de l’o3 d’OpenAI, mais supérieures à DeepSeek R1 sur plusieurs benchmarks.
Au-delà des questions techniques et stratégiques, d’autres inconnues subsistent. Cette avancée marquera-t-elle un réel changement d’ère vers plus de transparence, ou s’agira-t-il plutôt d’un coup marketing habile pour fidéliser les développeurs tout en gardant la mainmise sur l’écosystème ? L’histoire récente de l’IA, souvent marquée par des promesses non tenues, incite à la prudence.
À l’approche de l’été, tous les regards se tournent vers OpenAI. Le géant suivra-t-il la voie de l’ouverture totale, ou s’agira-t-il une fois encore d’une semi-transparence destinée à asseoir sa domination ? Et surtout : la communauté saura-t-elle en profiter pour faire émerger une IA réellement indépendante ?
Source : Techcrunch
