Quand la tech optimise nos vies, qui nous optimise nous ?

Illustration originale : Evan Iragatie / Flux

Edito
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Quand la tech optimise nos vies, qui nous optimise nous ?

Sous le vernis rutilant de la Silicon Valley, la modernité n’est souvent qu’une version remixée de nos travers éternels : la quête de pouvoir, la soif de reconnaissance et la volonté inébranlable d’automatiser, de quantifier, puis de vendre le moindre atome de notre existence. La semaine tech qui défile sous nos curseurs incarne à la perfection ce théâtre burlesque où géants du logiciel, plateformes sociales et nouveaux chevaliers IA rivalisent d’astuces pour transformer besoins, loisirs et même relations humaines en pipelines algorithmiques optimisés et monétisés à l’os.

Regardons par exemple Apple, qui illustre à merveille l’art consommé du “je cède tout en gardant la main”. D’un procès à l’autre, la firme orchestre le contrôle de son écosystème, distribuant les miettes réglementaires pour mieux préserver sa tirelire. Les développeurs réclament l’indépendance ? Apple ouvre la porte… avec trois cadenas et une alarme “scare screen” pour paralyser l’audace de ses locataires. À l’autre bout du ring, Samsung convoque ses fans pour leur annoncer, sous un projeteur de pixel, qu’un smartphone “plus fin que jamais” pourra enfin immortaliser la vacuité de l’instant en 200 mégapixels. Gloire au contenant, suspicion sur le contenu !

Mais tandis que les titans polissent leur plateforme et aiguisent leur storytelling marketing, la tectonique de fond – celle de l’intelligence artificielle – ronge et redéfinit les frontières de l’innovation et du contrôle. Ox Security scrute frénétiquement un océan de code généré par des IA “plus rapides que leur ombre”, instaurant un garde-fou essentiel dans une industrie où l’on pose plus de questions à ChatGPT qu’à son chef de projet. Pendant ce temps, chez Stripe, l’IA transmute le paiement en ballet de données, détecte la fraude mieux qu’un assureur acariâtre et démocratise l’usage du stablecoin. Même le ticket de caisse s’encode, s’automatise, s’imperméabilise contre le bug ou la malveillance, sous l’œil vigilant d’algorithmes gloutons de signal subtil.

Quand la tech industrialise la friction humaine, la communauté glisse sous les algorithmes et l’authenticité se négocie à la ligne de code.

Derrière le rideau du progrès, ce sont nos interactions mêmes qui basculent dans la boîte noire. Reddit promet aux marques la conquête de l’échange “authentique” grâce à la génération automatisée de bios et à l’analyse de tendances communautaires, tandis que Meta laisse ses IA façonner l’expérience publicitaire à la peau du client, normalisant le “contenu optimisé” au détriment d’une créativité qui appartient encore – pour quelques saisons – aux humains. On croirait à une convergence : la communication, le business, l’expression semblent voués à se faire digérer dans l’entonnoir frénétique du data driven, où tout est mesurable, monétisable, puis substituable.

Pourtant, un parfum d’imprévu subsiste. Certaines “reliques radio” venues du fond du cosmos, détectées à des milliards d’années-lumière, nous rappellent combien le chaos, l’aléa et le choc demeurent moteurs de transformation, bien plus puissants que l’automatisation forcenée qui se propage des App Stores jusqu’à nos cartes de visite virtuelles façon Blinq. Si tout peut s’optimiser, l’essence humaine – elle – résiste, quelque part, dans un bug ou un éclat de lumière antique narguant les optimisateurs. Nous surveillerons donc avec attention ces filets serrés de l’innovation, questionnant sans relâche ce que nous y gagnons… et ce qui s’y dissout irrémédiablement.

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