« J’en ai vu des vertes et des pas mûres, mais jamais d’aussi brillantes ! » L’univers a toujours de quoi nous étonner, et cette fois, ce sont les pôles de Jupiter qui font leur show, avec des aurores aussi intenses qu’une discothèque intergalactique. Vous pensiez que les aurores nordiques de Tromsø vous en mettaient plein la vue ? Attachez vos ceintures, celles de Jupiter brillent cent fois plus fort… de quoi donner un coup de vieux à n’importe quel laser party sur Terre !
Imaginez : pendant que notre soleil balance son souffle chargé de particules jusqu’à la bordure du système solaire, Jupiter en rajoute une couche avec son champ magnétique de sumo. Résultat : aurores XXL ! Non content de capter le vent solaire, la planète empêche aussi Io, sa lune volcanique déchaînée (C’est l’équivalent cosmique d’un footballeur qui marque dans ses propres buts), de garder ses particules pour elle. Bref, un cocktail détonant pour des lumières plus intenses et plus imprévisibles qu’un feu d’artifice du 14 juillet.
Pour élucider le mystère de cette discothèque céleste, une équipe de chercheurs s’est équipée du must du matos d’observation spatiale : le télescope James Webb (et quelques petits coups d’œil malins de Hubble, histoire de rajouter une touche UV à la recette). Spoiler : ils n’ont pas vraiment trouvé ce qu’ils venaient chercher. Jonathan Nichols, chef d’orchestre de cette équipe britannique, s’attendait à une explosion d’électrons qui viendraient bombarder l’atmosphère jovienne. Résultat ? Un afterglow pétaradant mais peu de traces de la cause initiale. Comme quoi, même les pros peuvent rater la fête dans le salon d’à côté !
Sur Jupiter comme dans la vie, on croit saisir l’étincelle, et on se retrouve face à un feu d’artifice dont la recette reste secrète.
Vidéo à l’appui (merci le Space Telescope Science Institute de Baltimore), les chercheurs ont contemplé… un soda intergalactique : ça crépite, ça frétille, et surtout, ça va beaucoup plus vite qu’annoncé dans le programme ! Alors qu’ils attendaient des variations au rythme d’une slow, c’est une valse qui fuse en quelques secondes à peine. Et au cœur de cette effervescence : le mystérieux trihydrogène cation, qui recèle encore bien des secrets sur la façon dont il s’allume et s’éteint en grandes pompes dans l’atmosphère de Jupiter.
Mais alors, d’où vient toute cette lumière, si peu de particules énergétiques ont été détectées ? C’est la colle cosmique du moment : la théorie patauge. Peut-être que les particules pleuvent plus discrètement qu’on ne le croit, ou qu’un ingrédient inconnu pimente la recette jovienne. Les recherches continuent, notamment avec la mission européenne Juice qui pointera bientôt ses instruments sur Europa, Callisto et Ganymède, les lunes gelées cachant de vastes océans (et qui sait, des surprises lumineuses ?).
En attendant, Jupiter continue de danser sous son ciel de néons géants, et les scientifiques rament toujours pour comprendre la playlist qui régit cette boum céleste. On espère juste que quand Juice arrivera sur place en 2031, il n’aura pas loupé le meilleur du spectacle…
Morale de l’histoire : sur Jupiter comme sur Terre, parfois, quand on cherche la source de la lumière, on se retrouve dans l’ombre d’un nouveau mystère. Mais une chose est sûre : là-bas, ce n’est pas une planète, c’est une star… aurorement !
Source : Mashable