« Pourquoi se contenter d’un câble quand on peut prendre toute la bobine ? » — Voilà la philosophie qui semble guider les géants américains du câble, Charter Communications et Cox Communications, alors qu’ils viennent de brancher un projet de fusion à se faire tourner la tête… ou du moins le modem. Quand deux piliers du haut débit se rapprochent à hauteur de 34 milliards de dollars (oui, vous avez bien lu), ça mérite qu’on se penche sur la prise !
Depuis 1962, la famille Cox ne s’est pas contentée de collectionner les boîtes de dérivation : elle a construit le plus grand groupe privé de haut débit des États-Unis, câblant plus de 30 états à elle seule. Mais surprise, c’est elle qui gardera la majorité des parts dans l’aventure fusionnée, avec une participation d’environ 23 %. Un joli pied de nez à l’idée que le plus gros billet l’emporte toujours. Dans son communiqué officiel, Charter ne cache pas son enthousiasme à l’idée de mettre la main sur la fibre commerciale, les services IT et cloud de Cox, tout en confiant les bouquets TV aux bons soins de sa filiale Charter Holdings.
Chris Winfrey, le PDG de Charter, s’emballe : « Charter et Cox, c’est l’innovation branchée au service des familles ! » On en déduira que, pour lui, ce rapprochement promet une connexion premium sans se prendre les fils dans les pieds. L’objectif affiché : offrir toujours plus de choix, de services et d’économies à des millions de foyers qui pourront, selon Charter, garder leur ancien abonnement ou opter pour de nouveaux packs (on ne précise pas si les câbles de rechange seront offerts).
Deux géants du câble veulent se brancher ensemble, mais rien ne garantit qu’on laissera passer tout ce courant !
La nouvelle entité conservera les marques et le savoir-faire de Spectrum, mais la question à un dollar (ou plutôt à des milliards) reste posée : à qui profitera vraiment ce mariage « à la fibre » ? En surface, c’est une aubaine pour le consommateur. Mais derrière la prise, les concurrents comme Comcast risquent de jouer les coupe-circuits et de déposer un recours pour saboter l’affaire. Pire encore pour les ambitions des nouveaux fiancés : les régulateurs américains de la concurrence détestent les monopoles. Ils pourraient décider de débrancher la fusion avant même qu’elle chauffe.
Dans les bureaux feutrés de Washington et dans les salles d’attente des fonds d’investissement, le suspense reste entier. D’un côté, les patrons nous promettent une vague d’innovation, d’économies et de services sur-mesure ; de l’autre, certains redoutent que l’on se retrouve avec encore moins de choix, plus de hausses de prix… et des files d’attente toujours aussi longues pour résoudre une panne d’internet. Comme quoi, la question de la fusion a encore de beaux nœuds devant elle.
Dans l’univers du câble, ce n’est pas parce que l’on voit des fils s’emmêler qu’on saura forcément démêler la situation. Seul l’avenir nous dira si cette opération connectera vraiment le consommateur à un réseau d’avantages, ou s’il s’agira juste d’un branchement de plus… qui fait grincer des dents !
En tout cas, l’affaire semble « câblée » pour faire parler d’elle. Alors, en attendant, si le ciel s’assombrit dans le monde du haut débit, espérons qu’on ne subira pas l’orage… sans connexion !
Source : Engadget