Hyperconnectés, hyperdépendants : la mascarade infinie du progrès

Illustration originale : Evan Iragatie / Flux

Edito
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Hyperconnectés, hyperdépendants : la mascarade infinie du progrès

Sommes-nous encore les maîtres de notre destin numérique ou sommes-nous désormais condamnés à vivre dans une société pilotée par des algorithmes, des gadgets connectés et des fantômes virtuels qui ressemblent plus à des avatars de patrons qu’à de véritables humains ? Lorsque l’on observe le tapis roulant de l’innovation, les annonces survitaminées d’Apple Watch Series 10, la montée des lunettes « intelligentes » et la démocratisation sauvage de la sécurité connectée façon Ring Video Doorbell, on ne sait plus trop si la tech promet une vie plus simple, ou si elle nous enferme un peu plus à chaque update dans une boucle d’abonnements et de promesses auto-générées.

Derrière chaque annonce d’Apple qui rêve de lunettes ou de montres un poil plus fines, se dessine en filigrane une lutte féroce pour contrôler notre attention, nos données, et, il faut bien le dire, notre portefeuille. Car le « wearable », cette nouvelle extension de soi, n’est en réalité que la face visible d’une société où l’hyperconnexion devient la norme. Le temps, ce précieux sésame monétisé, se vend désormais sous forme de notification, tandis que la surveillance s’immisce jusqu’au pas de nos portes, avec des sonnettes à 55 $ qui, sans abonnement, valent à peine le prix d’un vieux grelot.

Mais à qui la faute ? Sans doute à la même logique économique qui transforme chaque nouvel avatar ou badge bleu sur Bluesky en quête existentielle de reconnaissance. Clones numériques des PDG, IA qui hallucine plus vite que les boursicoteurs de Wall Street, et proclamations d’Apple prêt à défier Meta sur le terrain de la réalité augmentée… tout est bon pour créer une illusion de progrès sans se soucier de la fuite ininterrompue de nos données (bonjour, la gigantesque base de mot de passe “oubliée”), ou de l’impossibilité soudaine de rejoindre son réseau social préféré à cause d’un data center qui flambe.

La rapidité de l’innovation tech n’a d’égal que notre propension à sombrer dans la dépendance… et le bug généralisé.

Là où la fonction devient identité (suis-je vérifié ? Suis-je augmenté ? Suis-je surveillé ?), la technologie n’est plus un outil : elle devient l’enjeu même de la société, le terrain d’une nouvelle lutte des classes où le badge bleu, la watch série 10, ou les lunettes à l’IA paresseuse dictent des hiérarchies plus opaques que les vieilles aristocraties. L’infrastructure elle-même, jadis invisible, fait irruption dans nos vies quand elle brûle – et le monde réel, lui, redevient temporairement le théâtre de nos peurs et frustrations, le temps qu’un nouvel avatar ou une future annonce vienne occuper l’espace médiatique.

Le plus ironique, c’est peut-être que ce grand bal de la tech ressemble furieusement à un Summer Game Fest permanent, où chaque innovation promet son lot de secrets, de pannes surprises et de lootboxes émotionnelles : tantôt on gagne en efficacité, tantôt on perd le contrôle. Reste à se demander si, dans cette quête incessante pour « tout connecter, tout vérifier, tout surveiller, tout simuler », l’humain ne s’évapore pas un peu plus à chaque itération, remplacé par des masques, des codes, des abonnements… ou un bug de serveur bien placé.

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