Pourquoi un service de streaming peu médiatisé comme Peacock casse-t-il ses prix à quelques jours seulement de l’été américain ? S’agit-il d’un simple coup marketing ou d’un mouvement stratégique plus profond dans la bataille féroce des plateformes de streaming ? À 25 dollars l’année au lieu de 80 – grâce au code SPRINGSAVINGS – soit une économie colossale de 55 dollars, l’offre, valable jusqu’au 30 mai, vise-t-elle à attirer de nouveaux abonnés alors que la guerre du contenu fait rage ?
Peacock, souvent éclipsé par les géants Netflix et Disney+, élève-t-il véritablement le niveau avec son offre de contenus originaux ? Rappelons-nous que cette plateforme propose des créations originales telles que la série satirique « Mrs. Davis » – qui surfe sur la vague de l’intelligence artificielle – ou encore le polar « Poker Face » signé Rian Johnson, sans oublier les adaptations de jeux vidéo telles que « Knuckles » ou « Twisted Metal ». Mais ce catalogue, aussi éclectique soit-il, est-il suffisant pour convaincre les consommateurs d’investir dans un abonnement annuel, même à prix cassé ?
L’arrivée de la très attendue série dérivée de « The Office », baptisée « The Paper » et exclusive à Peacock dès septembre, risque de rebattre les cartes. De plus, un accord de onze ans avec la NBA promet l’arrivée prochaine de la ligue sur la plateforme. S’agit-il là d’atouts suffisants pour faire de Peacock un acteur incontournable ? Et que dire des innovations annoncées sur l’appli mobile : mini-jeux, vidéos verticales façon TikTok… ce genre de fonctionnalités séduira-t-il un public jeune et volatil ?
La réduction de prix, l’arrivée de nouvelles exclusivités et des innovations tech suffiront-elles à transformer l’image de Peacock auprès du grand public ?
Pourtant, un bémol subsiste : à la fin de cette première année à 25 dollars, l’abonnement est programmé pour se renouveler automatiquement au tarif standard de 80 dollars. Les abonnés vigilants devront donc se rappeler d’annuler à temps s’ils ne souhaitent pas payer le prix fort l’année suivante. Est-ce une tactique pour capitaliser sur la distraction des consommateurs, un classique dans le secteur des abonnements numériques ?
Dans ce contexte, la question se pose : cette promotion est-elle vraiment une aubaine pour les fans de streaming, ou simplement une ruse pour verrouiller de nouveaux utilisateurs avant les grandes annonces de contenu et de features prévues à la rentrée ? Comment Peacock entend-il maintenir l’intérêt de ses abonnés une fois l’attrait des tarifs promotionnels dissipé, surtout face à des concurrents qui multiplient eux aussi les exclusivités et les baisses de prix périodiques ?
En filigrane, on peut se demander si cette stratégie agressive préfigure une recomposition plus large du marché du streaming, où toutes les plateformes cherchent à se réinventer pour survivre ? Les exclusivités suffiront-elles, ou ne s’agit-il que d’une fuite en avant, dictée par la multiplication de choix et l’augmentation de la volatilité des abonnés ?
Le public suivra-t-il, ou préférera-t-il zapper d’un service à l’autre au gré des offres éclairs et des nouveautés fugaces ? La fidélité existe-t-elle encore à l’ère du streaming ultra-compétitif ?
Source : Engadget