« Si Google vous pêche un poisson, vous mangerez un jour. Mais si Google pêche tous les poissons à votre place… vous risquez de mourir d’inanition publicitaire ! » Voilà un proverbe 2.0 pour bien démarrer notre aventure dans le monde captivant des murs d’offres, ou Offerwall, nouvelle invention de Google pour aider (ou sauver ?) les éditeurs terrassés par l’IA… celle-là même lancée par Google il y a peu !
Face à la chute vertigineuse du trafic sur leurs sites, les éditeurs de presse voient leurs recettes fondre plus vite qu’un cornet de glace en plein Sahara. Google, grand créateur du problème, propose donc aujourd’hui… sa nouvelle solution ! Son outil Offerwall, lancé directement dans Google Ad Manager, permet aux éditeurs de monétiser leur contenu autrement qu’avec les traditionnelles (et usées) publicités. Le menu ? Micro-paiements, visionnage de pubs, sondages, inscriptions à des newsletters, et même… vos propres idées ! Bref, c’est un buffet de monétisation façon tapas.
Et histoire de pimenter le tout, l’intelligence artificielle de Google décide toute seule (avec amour) quand afficher le mur d’offres à chaque visiteur histoire de maximiser les tickets-restaurants pour les éditeurs. Cela dit, on reste maître à bord ! C’est vous qui fixez quand la barrière s’abat sur le lecteur assoiffé de contenus.
Offrir plus d’options aux éditeurs, c’est bien… à condition que ce ne soit pas juste une façon de mieux contrôler le buffet !
Google clame que l’Offerwall est gratuit et personnalisé mais, entre nous, qui croit encore au Père Noël digital quand on voit le passif des tentatives passées ? Les micro-paiements, par exemple, ont systématiquement échoué, autant pour les lecteurs qui n’aiment pas sortir leur carte à chaque article que pour les éditeurs lassés des frais de gestion. Même Post (le fameux Twitter du micro-paiement soutenu par des investisseurs stars) a laissé tomber l’aventure face au manque d’intérêt généralisé. Pourtant, Google persiste et signe, main dans la main avec Supertab, pour proposer — au choix — un accès au contenu de 24h, plusieurs jours ou une semaine, via paiement éclair.
Du côté technique, les éditeurs peuvent signer le mur avec leur logo et leur message. Et pour ceux qui veulent de la pub, le diable est dans le détail : regarder une vidéo pour accéder à l’article reste, surprise, la seule option où Google prend sa part du gâteau, comme avec tous ses outils publicitaires. Une autre option propose aux utilisateurs de choisir leurs thèmes préférés, histoire de personnaliser pub et contenu — confession, c’est aussi très pratique pour les profils publicitaires, non ?
Mais concrètement, ça marche ? Pas de chiffres flamboyants à l’appui pour l’instant, si ce n’est la success story indienne du groupe Sakal Media : +20 % de revenus en 3 mois et 2 millions d’impressions en plus. D’autres tests montrent un petit boost de 5 à 15 % chez certains éditeurs… mais c’est encore timide. Reste à voir si les lecteurs vont accepter l’idée de « payer » (d’une façon ou d’une autre) leur accès aux infos que Google, ironiquement, ne cesse de référencer partout gratuitement.
Enfin, tout ce joli monde aura droit à ses statistiques dédiées : revenus générés, taux d’engagement, nombre d’offres vues, et ainsi de suite… Histoire que tout le monde sache précisément combien vaut désormais une lecture, un clic, ou même, une insulte à l’algorithme.
Alors, l’Offerwall de Google : nouveau coup de génie ou dernier tour de passe-passe du géant pour mieux ferrer les éditeurs déjà à la peine ? Dans le jeu du « qui mange qui », espérons que les médias ne finissent pas dans le bocal… et que la recette fonctionne, enfin, comme sur des roulettes publicitaires ! En somme, après avoir vidé la marmite, Google propose de payer l’addition… ou de regarder une pub pour s’en tirer. Voilà une addition pas très virtuelle, mais toujours salée !
Source : Techcrunch