Google est-il en train de prendre une longueur d’avance dans la course effrénée à l’intelligence artificielle générative ? Depuis ce jeudi, le géant américain met à disposition des utilisateurs de Gemini – mais seulement les abonnés payants – son nouveau modèle Veo 3, capable de créer des vidéos à partir de simples indications textuelles, dans plus de 159 pays. Cette annonce soulève de nombreuses interrogations sur l’avenir de la créativité numérique et sur les ambitions de Mountain View. Pourquoi ce déploiement mondial massif ? Cherche-t-on à devancer la concurrence, ou bien à tester la robustesse du modèle sur une large diversité de demandes ?
Qui pourra réellement expérimenter cette technologie de pointe ? L’accès reste réservé aux abonnés de l’offre AI Pro. Google introduit également une limite de trois vidéos générées par jour et par utilisateur. Une restriction qui étonne. S’agit-il de limitations techniques ou d’une volonté de contrôler l’usage pour éviter d’éventuels abus ? Et que trouve-t-on dans les réactions des premiers utilisateurs face à une telle barrière à l’entrée ? Le choix d’adopter le modèle de l’abonnement pose la question essentielle de la démocratisation ou non de telles avancées technologiques.
Qu’apporte véritablement Veo 3 par rapport à ses concurrents ou aux versions précédentes ? Lors de sa grande présentation en mai, Google avait mis en avant la capacité de Veo 3 à générer des vidéos de huit secondes, à partir de textes simples. Mais cela suffit-il à dessiner un futur révolutionnaire pour la vidéo générée par intelligence artificielle ? Peut-on réellement créer un contenu narratif ou publicitaire impactant en si peu de temps ? Ou s’agit-il plutôt d’un pas modeste en direction d’une mise en production de masse qui reste encore à venir ?
La commercialisation sélective de Veo 3 soulève autant d’attentes que de frustrations dans le monde de l’IA générative.
Pour l’instant, la plupart des utilisateurs doivent se contenter de courts clips, sans la possibilité d’aller au-delà de ces 8 précieuses secondes. Pourtant, Josh Woodward de Google a récemment promis sur X que l’entreprise planchait sur de nouvelles fonctionnalités, notamment la génération de vidéos à partir d’images. Cela suffira-t-il à tenir en haleine une communauté d’utilisateurs toujours plus exigeante et avide de possibilités créatives ? Jusqu’où Google osera-t-il repousser les frontières, alors que la concurrence sur ce marché est de plus en plus féroce ?
Derrière ces annonces, subsiste une grande question : Google choisit-il la prudence par peur des dérives (fausses vidéos, deepfakes, usages malveillants) ou s’agit-il simplement d’une version bêta intelligente, destinée à affiner les performances du modèle avant une ouverture plus large ? Et au final, que pense le public de cette façon de distribuer les nouveautés technologiques sous la forme d’abonnements réservés à une élite financière ?
Alors que la course à l’IA générative s’accélère, les limites imposées par Google marquent-elles une évolution positive, en privilégiant la créativité maîtrisée, ou une régression en rendant ces innovations moins accessibles au grand public ?
Source : Techcrunch