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Credits image : Nareeta Martin / Unsplash

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Cendrepreneur : quand le charbon s’improvise héros du béton

« On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs, et il semblerait qu’on ne fasse pas de béton écolo sans casser quelques cendres de charbon ! » Si le charbon a longtemps encrassé nos poumons, nos paysages et nos consciences écolos, voilà que le vilain petit canard des énergies fossiles pourrait bien devenir — au moins dans ses cendres — un cygne climatique.

Car un trésor insoupçonné se cache au fond des centrales à charbon : la fameuse « fly ash » (cendre volante), qui a le chic de remplacer une bonne partie du ciment dans le béton. Or, pour le climat, chaque tonne de ciment évitée, c’est presque une tonne de CO₂ qui disparaît… comme par magie, version industrie lourde. Chez PHNX Materials, une startup téméraire, on s’est dit que ce potentiel dormait un peu trop au fond des décharges US et qu’il fallait réveiller la belle endormie.

Ainsi, PHNX a mis au point un procédé qui retire du soufre et du carbone de cette cendre volante, histoire de la rendre sexy (en tout cas compatible avec les exigences chimiques des bétonneurs). Bonus inattendu : ce ménage dans la cendre permet en prime de récolter du soufre (utile pour les engrais) et de l’aluminium, de quoi lancer une carrière secondaire à ces résidus indésirables. Comme quoi, dans la vie, tout le monde mérite sa seconde chance, même les poubelles de centrales !

Transformer les poubelles fumantes du passé en matériaux de demain, c’est recycler le charbon… sans brûler les étapes !

PHNX n’est pas la première à voir dans la cendre volante un ingrédient magique : les Romains aussi jouaient avec la recette, mais eux utilisaient de la cendre volcanique (ah, la classe…). Et tout ministère des travaux publics qui se respecte en a usé et abusé, comme Caltrans, qui oblige à intégrer au moins 25% de fly ash dans ses bétons. Mais la fermeture massive des centrales à charbon fait que la matière première se fait rare, et les prix s’envolent bien plus vite que les cendres elles-mêmes.

Conséquence : les bétonneurs, pris à la gorge, réduisent à peine 8% la part de cendre volante dans leurs mélanges, comblant le vide par du ciment, certes béton… mais beaucoup plus polluant (et nettement plus cher à la tonne). On marche donc un peu sur la tête, ou plutôt sur le béton, et le secteur s’inquiète pour la solidité de ses infrastructures… et pour la planète, accessoirement !

Pour PHNX, la solution n’était pas de ressusciter les vieilles centrales (même si certains en rêvent), mais bien d’aller prospecter dans les anciennes décharges, d’en extraire la quintessence utile, et de revendre le tout, bien propre, aux industries du béton, de l’engrais ou de l’aluminium. L’idée semble plaire : la startup vient de collecter 2,5 millions de dollars auprès d’investisseurs aventureux, preuve que parfois un coup de balai dans le passé, ça attire le futur.

Si l’on s’en tient à PHNX, décarboner le béton pourrait bien passer par un bon dépoussiérage de nos plus vieilles traces de pollution. Qui aurait cru que pour rendre le monde plus vert, il faudrait piocher dans le noir ? À la fin, on se dit que la cendre était peut-être un diamant brut : il suffisait juste de trouver la bonne boîte à idées… et de recycler plus vite que son ombre !

Source : Techcrunch

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