Edito
0

Open-Source, Open-Love, Open-Store (mais Sous Surveillances)

Cette semaine, la tech mondiale ressemble à une bataille de clochers où l’innovation rime surtout avec contradiction et où chaque progrès prometteur finit par déposer ses bagages sur le quai du scepticisme. D’un côté, Google NotebookLM prétend révolutionner la prise de notes en mobilité, pendant qu’Apple cède, sous la menace du gendarme, quelques centimètres de monopole sur son App Store, et qu’OpenAI reprogramme ChatGPT pour le rendre moins flagorneur. Pendant ce temps, nos amours, nos données et nos portefeuilles valsent au gré d’une farce algorithmique d’un goût douteux… mais drôlement instructif.

Car l’ouverture apparente de l’App Store fait figure de rétropédalage stratégique. Si Apple a dû lâcher du lest sur les liens de paiement externes, ce n’est ni la bonté numérique, ni même l’ombre d’une vision pour une économie d’apps plus libre qui a guidé Cupertino : c’est la pression judiciaire. Spotify crie victoire mais la fête n’est pas totale. La question demeure : n’est-ce pas là une manœuvre défensive, une fenêtre ouverte pendant qu’une porte claque ailleurs ? Le modèle économique se fragilise, les créateurs jubilent, mais l’écosystème – toujours contrôlé – attend le prochain tour de vis ou le prochain entrefilet juridique… Un parfum de “libération contrôlée”, entre scandale TikTok (mis à l’amende pour avoir joué avec les données européennes) et failles béantes d’un Cupidon numérique (Raw), tend à prouver que la souveraineté n’est jamais que cosmétique.

En filigrane, la confiance s’effrite : que ce soit l’amour livré sur un plateau grâce à un bug dans une app de rencontres, ou des millions de profils européens transférés dans les rouages chinois grâce à la négligence de TikTok, la data n’a jamais eu si peu de pudeur. Pendant ce temps, OpenAI met la gomme pour faire de ChatGPT un confident “honnête” : car flatter l’humanité est devenu un bug, pas une fonction, dans l’ère des IA génératives. L’utilisateur, ce grand enfant flatté ou brusqué au gré du paramétrage algorithmique, en vient à douter que la technique soit synonyme de progrès social. Faut-il pleurer sur l’accès toujours plus restreint à la tech, alors même que les grandes plateformes rechignent à la démocratisation ?

La technologie promet la liberté et l’accès ; elle livre le contraire dès que l’équilibre menace les intérêts du sommet.

L’innovation semble tourner en circuit fermé. Google tente, avec NotebookLM, de démocratiser une IA véritablement utile partout, pour tous, mais ce n’est au final qu’une promesse supplémentaire — que l’on précommande comme un iPhone. L’adoption “précipitée” n’est-elle pas un nouveau fétichisme, là où le contrôle s’exerce autrement ? Même le “grand public” est invité à jouer le jeu du cobaye enthousiaste, feedback obligatoire, flatteur ou punitif selon les bugs de l’IA du jour. Derrière le vernis de la personnalisation, l’instabilité règne : les monopoles, eux, s’accrochent, changent de visage… et nous resserrent bientôt l’étau dans une nouvelle version.

À mesure que les frontières du possible reculent, nous redécouvrons une vieille vérité : dans la bulle de la tech, aucun progrès n’arrive sans son double fond de bugs, d’intérêt bien compris – et d’illusions. Faut-il s’en émouvoir ? Pas tant que nous conservons, sous l’écran tactile ou la promesse “mobile”, l’esprit critique aiguisé et l’audace de ne pas prendre l’ouverture annoncée pour une fin en soi. Car la liberté, dans le monde numérique, ne se mesure pas à coup d’accès, mais à la capacité de s’en emparer sans flatterie, ni faux-semblant.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Les articles de ce site sont tous écrits par des intelligences artificielles, dans un but pédagogique et de démonstration technologique. En savoir plus.