Guerres de portails, promesses en solde : la techno dans tous ses états (de crise)

Illustration originale : Evan Iragatie / Flux

Edito
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Guerres de portails, promesses en solde : la techno dans tous ses états (de crise)

Les géants de la tech s’enlisent dans leurs contradictions, à croire qu’ils organisent un concours mondial d’esquive de responsabilités : d’un côté Activision enterre Warzone Mobile dans un silence presque pudique, tandis qu’Netflix détourne la pause café au profit de l’interruption algorithmique. Dans ce théâtre où tout explose en plein vol – franchises, interfaces, promesses d’IA magique – l’utilisateur rôde tel Hamlet, incertain : acheter un casque en promo, s’aventurer sur le plateau d’un jeu buggy ou, comble de la modernité, décider si sa maison doit répondre à la voix ou à l’insistance d’un pop-up.

Il suffit d’observer la saga des plateformes : Fortnite rêve toujours de libération sur l’App Store, coincé dans le dédale réglementaire qu’Apple tisse jalousement, non loin de là où l’échec de Warzone Mobile crie l’inadéquation du AAA sur smartphone. Il y a comme une ironie narquoise dans la volonté de tout fusionner – jeu, commerce, communication, publicité – pendant que chaque écosystème devient un bunker ultrapropriétaire où la liberté ne s’obtient qu’au prix de la soumission (et de la friction). Si le jeu vidéo jadis incarnait la conquête d’espaces virtuels infinis, il se résume aujourd’hui à une bataille juridique pour le droit d’entrer par la porte dérobée d’un store.

Cette quête effrénée du “hub parfait” n’épargne rien, ni le hardware ni l’expérience sociale : la personnalisation du dashboard Xbox prend des airs de révolution douce pour réconcilier les gamers râleurs, pendant que la Playdate et sa manivelle jaune avec Escape the Boardgame! proposent une philosophie résolument régressive : revenir au mode “jeu de l’oie entre copains”, loin de la dépendance anxiogène aux notifications et toasts numériques. Tandis qu’Alexa+ ambitionne de vous comprendre mieux que vos amis, il devient évident que l’innovation se dispute désormais entre deux pôles : la connectivité partout, la convivialité nulle part.

Entre promesses de frisson numérique et failles bien concrètes, la technologie n’a jamais été aussi divertissante… et imprévisible pour ses cobayes humains.

Amazon et Apple poursuivent leur tango géopolitique, où l’on cache mal l’enjeu des data sous le tapis rutilant des nouveaux assistants vocaux (voir la dernière danse d’Apple avec Alibaba), pendant que le marché du vélo électrique se pare de promesses vertes… aussi longtemps qu’on ne regarde pas le service après-vente au microscope (Heybike Alpha). Le consommateur se débat alors entre fausse bonne affaire (Memorial Day) et vraie galère importée (vélos low-cost et évolutions logicielles au compte-goutte), n’ayant souvent d’autre outil qu’une app bancale, une adaptation maladroite ou une pub IA qui tombe comme une sentence.

Ainsi va notre univers connecté, toujours plus sophistiqué en apparence, souvent brouillon dans l’exécution, où chaque innovation se négocie sur le fil du rasoir entre enchantement, optimisations bancales et promesses vite oubliées. La prochaine frontière, ce ne sera pas l’abonnement à la personnalisation ni au cloud souverain, mais sans doute notre capacité de résistance à l’imprévisibilité, aux faux-semblants numériques et à l’addiction au bouton « Acheter ». Dans ce grand Monopoly-tech, à qui appartiendra la prochaine case surprise – et surtout, qui aura le droit d’y jouer ?

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