Simuler, gouverner, licencier : le capitalisme sur-vitaminé de la tech préfère l’illusion à la révolution

Illustration originale : Evan Iragatie / Flux

Edito
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Simuler, gouverner, licencier : le capitalisme sur-vitaminé de la tech préfère l’illusion à la révolution

La Silicon Valley se rêve en surpuissance absolue, mais cette semaine, le microcosme techno semble hésiter entre la violence, la surenchère et la fuite dans l’artifice. Alors que Musk impose ses propres règles — entendez : le pouvoir du chèque et du procès —, OpenAI joue la carte du soft power en tapissant l’Asie de ses ChatGPT Go à bas coût, pendant qu’Apple, fidèle à son habitude, préfère bombarder le marché de processeurs surpuissants et de promesses d’IA intégrale. Mais toujours, au fond, la même question : pourquoi tant de puissance ? Pour qui ? Et jusqu’où la vaine recherche de domination technologique sert-elle vraiment notre société ?

Avez-vous remarqué à quel point ces offensives s’imbriquent ? L’intelligence artificielle, omniprésente des chatbots en Asie low-cost (ChatGPT Go , Unconventional) aux circuits neuronaux en silicone, jusqu’aux iPads M5 bardés d’algorithmes, devient l’arme des nouveaux empires et la promesse d’un Futur plus intelligent, plus efficace, plus lucratif. Sauf que sur cette planète saturée d’IA, que dire de notre rapport au réel ? Pendant que Rao rêve de processeurs “aussi performants que le cerveau humain mais sans migraine”, Apple prétend injecter de l’IA “de rupture” dans chaque appareil, transformant chaque consommateur en opérateur d’une machine neuronale portable, tandis que le citoyen lambda, épuisé, s’abandonne à l’IA pour simuler des vacances jamais vécues.

La technologie, pourtant censée nous libérer, s’incruste désormais dans la fiction la plus intime : celle de nos loisirs, de nos souvenirs, de nos rêves d’été éternel. Avec Endless Summer, l’IA ne se contente plus de répondre à une demande utilitaire, elle manufacture artificiellement l’illusion du bonheur, du repos, et même de la nostalgie. Dans la foulée, Apple, OpenAI, Google et même Elon Musk (lui aussi, champion du faux-semblant social) cherchent moins à révolutionner l’existence humaine qu’à garder la main sur l’appétit d’irréel qui grandit chez des foules sous dopamine algorithmique. Simuler, produire, licencier et régner : la nouvelle réalité augmentée du capitalisme sans pause, où même les conflits, les souvenirs et les vacances deviennent marchandises.

Plus l’innovation progresse, plus elle semble nous cacher la vacuité fondamentale de nos propres expériences vivantes.

En toile de fond, l’histoire d’Unconventional illustre à la perfection le darwinisme technologique : des cerveaux artificiels pour transformer tout, tout de suite, sur commande, et — pourquoi pas ? — licencier les CEO récalcitrants pour gonfler l’action à court terme. Chez Apple, la promesse d’un futur où le processeur M5 réinvente notre usage flirte aussi dangereusement avec le syndrome de l’annual upgrade : plus de chiffres, moins de sens. Toute cette démesure capitalistique, dopée par l’orgueil de quelques héros auto-proclamés de la Valley, dessine en fait une ère où la surpuissance technologique sert surtout à masquer l’incapacité à affronter la vraie transformation, sociale et existentielle, de notre rapport au travail, au bonheur, à la mémoire et à la justice.

Dans ce cirque de l’innovation permanente, la technique troque l’utopie pour le simulacre : ici la révolution IA s’expose en Asie comme une nouvelle propagande, là elle se réduit à une parade sensorielle améliorant pixels et selfies. Quand la Silicon Valley nous promet monts et merveilles, elle vend surtout ce qui, justement, reste introuvable ailleurs : du pouvoir, du contrôle, et l’illusion rassurante que la machine résoudra tout. Ce qui était avant l’apanage de la fiction, de la justice ou du rêve est aujourd’hui relégué à des abonnements à 5$, des puces-miracles et de la vacation en solde sur écran OLED. Qui osera encore demander si, au-delà des chiffres et des IPO, la vraie avancée n’est pas d’apprendre à regarder le monde — simplement — sans son filtre algorithmique ?

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