De la Molette au Clic : l’Âge de la Dépendance Connectée

Illustration originale : Evan Iragatie / Flux

Edito
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De la Molette au Clic : l’Âge de la Dépendance Connectée

Dans un monde où les plateformes numériques décident davantage du sort de nos objets connectés, de nos livres, de notre nourriture, voire de nos emplois, on pourrait croire que la technologie, version 2025, n’a retenu qu’une règle : le plus puissant dicte le rythme, le reste suit… ou se fait balayer. Que l’on parle de la mort programmée des thermostats Nest par Google ou de la bataille fratricide d’Uber et DoorDash devant les tribunaux, c’est la même rengaine : la course au monopole sur l’innovation masque mal les véritables enjeux de dépendance systémique – et le consommateur, derrière son écran, croit profiter du progrès alors qu’il subit l’obsolescence ou les caprices de ces nouveaux shérifs numériques.

C’est un feuilleton planétaire : la guerre du clic a contaminé tous les secteurs. La preuve, Amazon attaque les libraires indépendants avec des ventes qui tombent “par hasard” pile sur la journée qui leur était consacrée, pendant que les guerriers RH de Rippling et Deel débattent plus des vertus du procès que de celles de la paie simplifiée. Les géants orchestrent des scénarios où la puissance financière prime (Elon Musk prêt à lever 20 milliards pour xAI), tandis que les start-ups de l’IA se multiplient à la vitesse des comètes qui pâlissent devant le télescope James Webb – lequel, lui, éclaire la galaxie comme jamais… sauf que sur Terre, l’innovation soulève surtout des ombres.

A trop user de l’effet de réseau et du marketing de la nouveauté, toutes ces batailles se ressemblent : un recul de l’indépendance au profit de l’intégration verticale, du branding et de la fétichisation de l’innovation pour l’innovation. Même la gamification de notre quotidien – Lately transforme les retardataires en joueurs et Meta gamifie la création vidéo avec Edits – ne parvient pas à masquer le transfert de responsabilité : nous sommes sommés de “devenir meilleurs” ou “plus créatifs”, mais c’est avant tout au profit de plates-formes dont le vrai talent est de transformer notre dépendance en cash-flow. Quand les marketplaces spécialisées, comme Etsy larguant Reverb, tentent la carte de l’indépendance retrouvée, est-ce vraiment pour servir l’écosystème ou juste pour céder une filiale plus rentable à l’unité ?

Derrière chaque promesse d’autonomie ou d’émancipation technologique, on trouve souvent une nouvelle dépendance – plus subtile, mais tout aussi implacable.

La grande illusion de 2025 ? Penser que le progrès numérique nous rend libres alors qu’il nous condamne à tourner la molette manuelle de nos vieux thermostats Nest, mendier une livraison de burger non monopolisée ou défendre nos droits d’auteur face à des algorithmes qui programment – jusqu’au calendrier – la fin des librairies insolentes. Et quand l’ancien d’OpenAI lance sa start-up IA “sur promesse”, pendant que Meta ou Amazon colonisent tempo et tempo, on comprend que la nouvelle économie de l’attention, de la data ou du plug-and-play n’a finalement qu’un mot d’ordre : qui tient la plateforme, tient la main, le clic et le portefeuille.

Signe des temps, chaque bataille annoncée comme le “New Deal” du secteur n’accouche souvent que d’une innovation cosmétique et d’une fidélité imposée. Peut-être qu’un jour, l’un de ces géants osera innover pour de vrai, c’est-à-dire contre ses propres intérêts immédiats. En attendant, à défaut de justice impartiale ou de vraie concurrence, il ne nous reste qu’un choix : continuer de cliquer… ou apprendre à tourner la molette à la main. Welcome in the Age of Dependance.

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