Bienvenue dans l’Amérique 2025, là où la technologie ne se contente plus d’envahir nos vies : elle réécrit les règles du territoire, de l’économie jusqu’au cosmos. Cette semaine, les ballotins de démocratie texane s’entrechoquent avec les douanes américaines, tandis que la quête mondiale du codeur parfait et les oracles de la siliconerie mondiale jouent la partition du progrès — le tout, sous l’œil de télescopes prêts à percer l’ultime secret du ciel… ou du dernier modèle d’iPhone. Fasten your seatbelts : l’innovation prend le contrôle du cockpit, et c’est à vous de décider si vous voulez être passager, pilote… ou simple colis taxé.
Du côté de Boca Chica, Starbase, le SimCity texan signé Musk, pose crânement la question du territoire version XXIe siècle. Faut-il être un simple citoyen, ou désormais salarié actionnaire d’un rêve spatial qui privatise la commune ? Au même moment, pendant que les politiques tergiversent sur la sécurité des données (coucou Trump & TikTok), d’autres doivent jongler avec les douaniers récalcitrants et l’art du grand écart e-commerce, comme Temu, qui réinvente le “made in USA” sous la menace de la taxe. Qu’est-ce qui unit ces scènes ? Le même appétit d’outrepasser la frontière, de hacker la règle, de bidouiller la logique administrative pour régner sur l’espace – qu’il soit physique, numérique, ou légal.
Cette soif d’hybridation n’est pas l’apanage des barons texans ou des marketplaces chinoises. Sur fond de guerre des talents IA, les licornes américaines recrutent d’un clic au Brésil et propulsent l’Amérique latine comme nouvel Eldorado des développeurs de Large Language Models. Pour une Silicon Valley qui rêve de faire revenir tout le monde au bureau, c’est l’ultime pied de nez d’une mondialisation turbo-digitalisée : si l’entreprise n’a pas (encore) sa propre ville, elle étend sa cité virtuelle à travers le cloud et les fuseaux horaires, jusqu’à devenir un territoire sans frontières, ni état d’âme… sans État tout court ?
Là où la puce sème, le citoyen moissonne des questions — et rarement des réponses.
Pendant ce temps, SPHEREx capture des milliers de clichés pour résoudre les mystères cosmiques et rappeler qu’entre une version d’iPhone lancée au printemps ou à l’automne (Apple ne nous laisse plus aucun répit), tout devient cyclique, fractionné, spéculatif – même nos attentes d’humain. Et au cœur de cette agitation, Computex orchestre la grande messe des puces où IA, robotique et gadgets s’entrechoquent dans une battle de keynote. L’innovation plastique, flexible, ultra-locale ou cosmique, semble s’accélérer sous nos yeux – mais, ironie sublime, chaque avancée questionne plus qu’elle ne rassure : qui possède les codes du futur ? Qui contrôle vraiment la frontière, la porte, la douane, la ville… ou le ciel ?
C’est peut-être là le vrai spectacle technologique du moment : l’effacement des lignes, la fusion des genres, l’expansion sans fin des terrains de jeu… jusqu’à ce qu’on ne sache plus si l’on vit dans une démocratie, un espace-entreprise ou un feuilleton digital où le prochain épisode dépendra, qui sait, du dernier tweet d’Elon Musk, du sursaut d’une douane américaine, ou d’un lancement surprise d’iPhone en avril. Une époque où la technologie ne fait plus qu’accompagner nos vies : elle s’empare du scénario et exige de jouer, elle aussi, le rôle principal.