Clignotements, bots et marché de la foi : les nouveaux gourous du progrès

Illustration originale : Evan Iragatie / Flux

Edito
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Clignotements, bots et marché de la foi : les nouveaux gourous du progrès

Haro sur les bardes du progrès : un smartphone qui s’illumine, des robots qui prennent la poussière à notre place et des datacenters surdimensionnés se partagent aujourd’hui le podium du grand cirque technologique. Qui aurait cru que la transparence rétro du Nothing Phone (3) dialoguerait, par pixels LED interposés, avec la procession silencieuse du million de robots intégrés chaque jour chez Amazon ? Ce que la Silicon Valley ne vend pas en originalité, elle l’investit en épaisseur de verre et en lumens flashy – à défaut de nous laisser le contrôle sur la moindre parcelle de nos données personnelles (ou de notre salon). Mais laissons de côté la guirlande et suivons le câble de la robotisation jusqu’au bout de la prise : la donnée, désormais brevetée… et à louer à la minute !

Tout se monnaye, même le sens – ou l’absence de sens. Il n’y a qu’à voir le marché ouvert du Pay per Crawl façon Cloudflare : les IA raclent, les éditeurs facturent et Cloudflare prend sa dîme, promettant une ère où chaque mot tapé sera pesé en dollars. Pendant ce temps, la robotique industrielle génère sa propre manne. Genesis AI s’affranchit du réel grâce à la donnée synthétique, reléguant la poussière domestique à quelques algorithmes-pilotes pendant que les investisseurs s’écharpent sur l’avenir de la simulation devant leur Roomba flambant neuf. Chez Amazon, la réalité c’est DeepFleet, chef d’orchestre quantique pour centaines de milliers de robots – l’IA non plus ne balaie pas, elle planifie la cadence… et le ballet logistique tourne de plus en plus autour d’une intelligence qui file entre nos doigts.

Cette dématérialisation forcenée n’épargne ni la musique (avec la partition automatique signée IA), ni l’esprit. Après avoir facturé chaque espace numérique, la tech s’attaque à la croyance, générant un marché de la foi digitalisée où chaque prière passe par la caisse (coucou AppsForBharat). Il suffisait d’ajouter un brin de régulation et la bataille du moratoire US sur l’IA (ou sa suppression) sonne comme le dernier chant d’une Amérique qui hésite entre protéger l’innovation et vendre la démocratie à la découpe – finalement, qui résistera à la centralisation des bases de données, sinon les derniers juristes à l’ancienne armés de leur Clio boosté à l’IA (avec vLex) ?

Dans ce monde où tout s’automatise, l’humain court toujours après la lampe à UV pour chasser la poussière que l’algorithme aurait oubliée.

Où ranger la créativité et l’autonomie dans une société où chaque geste, chaque idée, chaque souffle est passé au tamis numérique ? On nous promet la maison qui brille sans effort (grâce aux robots aspirateurs), la justice rationalisée jusqu’à la moelle, la partition personnalisée, la prière géolocalisée, le smartphone clignotant à chaque bribe de notification mentale – mais tout cela n’est-il pas d’abord la victoire industrielle du « prix par fonctionnalité », où le temps, l’art et le sacré se dissolvent dans des modèles d’abonnement puisent sans fin à nos flux ? Quels nouveaux équilibres éthiques, créatifs, voire sociaux, sommes-nous prêts à sacrifier sur l’autel du confort et du ROI algorithmique ?

La question n’est plus de savoir si la technologie changera nos modes de vie – c’est déjà une réalité, vive et chatoyante, à coups de notifications Glyph ou de robots invisibles sous le canapé. Mais à quel moment la réclame de la disruption, la quête du contrôle et l’ivresse de l’automatisation laissent place à une perte de sens, à ce sentiment diffus de n’être plus qu’un accessoire, un figurant dans le théâtre sans entracte des plateformes ? Tant qu’il restera une prise murale à alimenter, la farce continuera – et il faudra bien un jour choisir : qui dirige le ballet, nous ou les scripts qui l’écrivent ?

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