Edito
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Bienvenue au Club (Ultra) Fermé de la Tech

L’intelligence artificielle, c’est comme ce gâteau d’anniversaire géant que Google a balancé au beau milieu de son Google I/O 2025 : tout le monde a envie d’une part, mais la recette reste si exclusive que seuls les plus fortunés peuvent espérer lécher la crème. Tandis que Gemini Ultra toise le commun des mortels à 250 $ par mois, et que Google atomise la frontière entre assistance et domination avec ses Workspace, l’innovation se tient à distance, polie, de la majorité. Pendant ce temps, dans un autre coin de la Silicon Valley, Klarna taille dans les effectifs humains, vantant une future IA capable d’automatiser jusqu’à la dernière émotion de son service client (l’IA chez Klarna). Mais à quel prix social et éthique ? La réponse se cache sous le tapis, là où les robots aspirateurs – eux aussi boostés à l’IA (Aspis & Co) – peinent à nettoyer la poussière des jobs disparus.

Cette grande offensive algorithmique ne se limite pourtant pas à la bureautique ou au cloud fermé des géants. Uber et Waymo préparent, eux, la conquête des routes avec leurs robotaxis à Atlanta et la mobilité californienne redessinée sans volant – preuve que le rouleau compresseur technologique écrase tout sur son passage, de la relation client téléphonée à la conduite “humaine”. Mais là aussi, l’exclusivité croît : il faut s’inscrire sur une mystérieuse “liste d’attente” ou habiter dans le bon quartier pour même apercevoir ces Jaguar I-PACE fantômes. Et gare à la panne éthique : Luminar, pionnier du lidar, se voit décapité d’un coup par son propre board, l’innovation technologique se heurtant sans merci à la réalité des rapports de force (qui dirige vraiment Luminar ?).

Cependant, que reste-t-il pour ceux qui ne roulent ni sur l’or des abonnements ultra-premium, ni sur l’asphalte surchauffé des villes sanctuarisées par les géants de la Tech ? On tente l’alternative festive et inclusive ? Adaptation Ventures le prouve au cœur du handicap tech (levée d’handicap) : là où le mainstream fait la chasse à la rentabilité algorithmique, des pionniers essaient de pousser la diversité jusque dans les circuits imprimés. Mais la horde d’investisseurs tourne souvent les talons… tandis que les fondateurs les plus téméraires misent tout sur la conviction et une poignée de “club angels” bien intentionnés. Quelques bulles d’oxygène dans une mare d’exclusivités, à mille lieues de la guerre des prix que Peacock, par exemple, entonne ce mois-ci pour rebattre les cartes du streaming (la super promo Peacock).

L’accès au progrès, c’est surtout une histoire de portes que la technologie préfère garder bien verrouillées.

Mais parfois, derrière la grand-messe geek ou la promo-choc, la tech dévoile son ventre mou et, disons-le, son penchant pour la tartufferie. Les start-up AI, aussi gonflées au vent du capital que les actualités de Google I/O, finissent comme Builder.ai par trébucher sur leurs propres ambitions (licorne ou mirage), corrosion financière en prime. La face la plus cynique : le contrôle algorithmique généralisé, façon NOLA, où la ville entière devient jeu de piste de la reconnaissance faciale en temps réel (la Nouvelle-Orléans en mode Face cachée). Les robots aspirent la poussière de nos appartements, mais la vraie saleté – celle de la surveillance, des inégalités, de la dépendance à l’innovation propriétaire – reste collée à nos semelles numériques.

La tech de 2025 aura-t-elle fait le choix de l’infini configurable, du diversifié, et de l’inclusif ? Ou préfère-t-elle le modèle du club privé, où l’entrée se monnaie : IA premium, mobilité urbaine monopolisée, gadgets qui prennent plus qu’ils ne donnent, start-ups essorées, licornes sans cornes… ? L’avènement du “smart everything” ne fait, en fin de compte, que reposer l’éternelle question : qui programme la machine, qui commande l’accélération – et, surtout, qui a les clés pour freiner ?

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