Memorial Day : du barbecue high-tech à l’explosion orchestrée, ou l’art consumériste de griller l’illusion

Illustration originale : Evan Iragatie / Flux

Edito
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Memorial Day : du barbecue high-tech à l’explosion orchestrée, ou l’art consumériste de griller l’illusion

Griller, cliquer, rivaliser et… exploser : bienvenue dans l’univers où le barbecue, l’astronomie, le shopping et la fission atomique se bousculent pour capter notre attention, au risque de nous transformer en saumons remontant un fleuve promotionnel. Oui, c’est Memorial Day et tout ce que la technologie sait faire – vendre du rêve, du son, et mille promesses – se trouve soudain bradé, polissé et auréolé de bonnes intentions écologiques ou démocratiques, sur fond de crashs industriels et de cosmos déformé. Pourtant, sous le vernis, ce sont souvent les mêmes mécaniques qui opèrent : marketing émotionnel dopé au jargon de l’IA, storytelling aseptisé, timing ciselé pour détourner l’attention du bug, de la panne — ou de l’explosion.

Alors que SpaceX s’offre sa neuvième tentative de Starship (explosion comprise, mais recyclable, c’est la green touch du XXIe siècle), la planète tech réinvente la mise en scène de l’échec : chaque BOUM devient une leçon d’avenir, chaque barbecue un business case d’influenceur. Pendant ce temps, le marché du Tesla Cybertruck s’effondre plus vite qu’un soufflé raté – moins 45% en moins d’un an, c’est la sauce “stock options” qui tourne mal. Chez Sonos, la discount party tente de racheter des fans fatigués par les bugs logiciels : une enceinte Move 2 estampillée “Premium” à 336 dollars, qui renoue avec la confiance comme une pastille mentholée attaque une mauvaise haleine. Bref, le progrès, version Memorial Day, c’est cette valse hésitation entre surenchère de promesses et éclats de pastèques sur l’asphalte.

Cela dit, l’innovation n’est pas que paillettes et gadgets. Si Big Tech rêve de régler les problèmes énergétiques de l’IA à coups de mini-réacteurs nucléaires à sel fondu, pendant que les start-up convertissent chaque illusion d’optique du cosmos (l’anneau d’Einstein, ça vous parle?) en ticket doré pour la hype, un autre mirage s’installe : celui de la “démocratie de l’innovation”. Le TechCrunch Disrupt nous vend le vote participatif comme antidote à l’entre-soi d’élite, mais, entre deux AGI “plus intelligentes que l’homme”, on devine vite que seuls les codes changent – rarement les vainqueurs, ni les sujets phares. Même le vocabulaire de l’ intelligence artificielle devient outil de sélection : entre “fine-tuning” et “hallucinations”, qui comprend encore ce qui se cache derrière l’écran intelligent ?

Memorial Day nous rappelle que, sous les strass des promos et des envolées cosmiques, le progrès et la déconvenue se conjuguent au présent, en mode barbecue ou Big Bang.

Mais l’époque raffole des paradoxes : la “démocratisation” des gadgets connectés passe par la multiplication des offres chocs (aspirateurs sans fil révolutionnaires ou juste bruyamment marketés : voici notre test), alors que la complexité technique grandit et l’accessibilité réelle recule. Même le loisir, à coup de MasterClass au rabais ou de sonnettes connectées, saute dans le train de la compétition qui s’auto-alimente : l’expert remplace la recette de grand-mère, le coach IA parle à ta place et ton frigo t’envoie des notifications sur le prix de l’ananas en promo. La vraie question n’est peut-être plus d’acheter ou de ne pas acheter, mais de comprendre ce que nous faisons vraiment avec cette déferlante de “solutions” censées nous simplifier la vie… et qui finissent souvent par la complexifier.

Après tout, chaque Memorial Day, la tech révèle ce qu’elle a de plus humain : la peur de manquer le deal, l’envie d’appartenir au club, la fascination pour la complexité auto-proclamée exclusive, la promesse d’un futur qui change tout mais n’arrive jamais vraiment. Si l’histoire du dieselgate nous rappelle qu’un scandale peut enclencher une révolution (ou la camoufler sous le tapis du greenwashing), que la “démocratie des idées” s’achète à coup de clics et que les illusions cosmiques restent le miroir de nos propres mirages technologiques… alors oui, il ne nous reste qu’à espérer que, dans ce grand barbecue de l’innovation, le vrai goût de la liberté réside encore dans la lucidité du consommateur, pas dans la sauce publicitaire.

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