De la friteuse connectée au cinéma algorithmique : chronique d’un monde piloté par la tech

Illustration originale : Evan Iragatie / Flux

Edito
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De la friteuse connectée au cinéma algorithmique : chronique d’un monde piloté par la tech

L’univers technologique de cette semaine a quelque chose de burlesque, où Apple tente de graver son logo sur les bobines Hollywoodiennes pendant qu’Amazon pousse la tentation à cliquer jusqu’à la rupture de stock — et où l’IA rêve d’engloutir la littérature humaine pendant que Tesla préfère s’égarer sur la voie de gauche… au sens propre. Cette valse numérique, entre nouveaux riches des écrans et élites de la conformité algorithmique, interroge notre capacité à distinguer, non plus le vrai du faux, mais la prouesse de l’artifice.

Le cinéma serait-il la nouvelle chasse gardée des géants de la tech ? Apple, qui n’a longtemps fait qu’effleurer la réussite sur grand écran, ambitionne aujourd’hui de déplacer la frontière entre industrie du film et marketing de plateforme. Son « F1 » est un succès, certes… Mais entre l’habileté des anciens studios, les datas du streaming, et le supplément d’âme où Brad Pitt prend le volant, Cupertino sniffe surtout le parfum d’une victoire qui doit tout autant à l’algorithme qu’à la pellicule. Ici comme ailleurs, la tech s’invite là où le storytelling se monnaie, le box-office n’étant qu’un miroir aux alouettes dans lequel le fantasme de l’hégémonie rencontre l’improbabilité du blockbuster rentable.

Entre-temps, que dire de Prime Day  ? La grande braderie d’Amazon n’est plus tant une célébration du consommateur roi qu’un festival d’arbitrages neuronaux : dois-je investir dans une Ninja Foodi pour griller mon poulet, ou dans le dernier Macbook Air pour flamber mes économies sur Zoom ? La promotion s’emballe, la raison vacille, et la technologie se fait temple de la tentation. Quand les gadgets courtisent nos habitudes sous prétexte de « bonne affaire », ne sommes-nous pas tous, à notre insu, les figurants de cette série où les algorithmes dictent le scénario de notre quotidien ?

Dans ce grand bazar technologique, la frontière entre conquête culturelle, innovation sociale et tour de passe-passe marketing s’effrite jusqu’à nous rendre incapables de différencier progrès et parodie.

Et que dire des écrivains ? Tandis qu’Apple joue Spielberg et qu’Amazon fait du Vendredi Fou une tradition saisonnière, les auteurs crient au pillage intellectuel, saisissant la justice pour que l’IA ne cannibalise pas la créativité humaine. Mais la jurisprudence sourit aux machines, laissant la littérature flotter comme une veille lune, aussi intemporelle qu’oubliée dans le grand cirque des datas. Ironie du sort : pendant que la technologie prétend livrer nos voitures sans conducteur—salut, Tesla, toujours à côté du rail—, nos mots, eux, voguent vers l’originalité automatisée, sans garantie de ne pas finir dans un massif (auto)plagiat.

La tech plane sur nos vies comme une lune à phases : tantôt pleine, tantôt fuyante, toujours attirante parce qu’insaisissable. On scrute TikTok comme un nouveau satellite d’influence géopolitique, on se rassure avec notre croissant lunaire préféré, et l’on se surprend à rêver d’un futur où la science, au lieu de tout vampiriser, laisserait aux créatifs, aux rêveurs et aux simples cuistots en quête de nuggets croustillants, autre chose qu’une vitrine ou un terrain de jeux algorithmiques. La vraie révolution sera-t-elle celle qui nous rend à nouveau lucides… ou celle qui nous aura définitivement anesthésiés par la surenchère technologique ?

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